GrrndZero, c'est aussi des locaux de répétiton mis à disposition de groupes privilégiés, “sélectionnés” arbitrairement et naturellement sur des bases musicales et/ou de copinage… ÉMULATION, PROXIMITÉ, GÉOMÉTRIE DU HASARD, COTISATIONS PAS À JOUR : des fois ça donne des trucs pas mals et/ou permet des rencontres insolites…
Cette soirée tente de vous proposer, à moindre frais, un florilège de certaines productions répétant intra-muros, exportables et ma foie dignes de se présenter à vous… avec panache.
Daïtro
Formation “typique” qu’on ne présente plus, évoluant dans un registre emo à tendance hurlante, de retour de tournée dans les Balkans. www.daitro.com
Ours Bipolaire
Y-a-t-il une vie après Pif le Chiant ? après Duracell ? après Clara Clara ? Ce local-all-stars-power-trio instrumental empruntant la formation exacte du Jimi Hendrix Experience (guitare, basse, batterie) mais aussi la guitare de Kurt Cobain (une Fender Mustang), l'animal fétiche de l'anorak lyonnais moyen en guise de mascotte ou encore le véhicule jaune et spacieux des Clara Clara semble avancer de sérieux argument… entre social-pop opératique et rock de chambre désabusé, les pronostics vont bon train.
Motherfucking (Jazz fusion / Bosa Nova, Lyon)
Ex-Julien Dupont, Motherfucking s'attache, concert après concert, à blasphémer sur la tombe de Pierre Schaeffer une harsh-noise subtile voire décroissante (la puissance de leurs amplis diminue à vue d'œil ces temps-cis). Power trio à géométrie variable, armé de quelques toms, guitares, pédales d'effets rudimentaires (et pourtant indispensables), cette dream-team aux origines douteuses (Royaume Uni, Nancy et surtout Grenoble) tend, au fil du temps et des années (oui des années déjà) à rallonger son set qui peut excéder aujourd'hui les 45 minutes… de bonheur pour nos tympans (cf. diminution de la puissance de leurs amplis).
Je ne possède pas suffisamment d’infos à ce jour pour vous parler de ce groupe mais j’enquête depuis déjà 12 heures et espère bien revenir vers vous très bientôt armé de révélations suffisamment étayées…
UPDATE 23-11-08 (d'après un membre du groupe) : “Tout ce que je puis dire c'est que c'est de la famille de la noise, et même de la famille de la noise des années 90…”
Organisé par Grnd Zero (unité, rassemblement, organisation méticuleuse)
avec :
Zach Hill (tambour solitaire et héroïque / Sacramento, CA - Ipecac/Anticon)
Zach Hill est le batteur incroyable du groupe incroyable Hella (math noise machin rock érudit, technique et intense, une preuve ici).
Il a récemment sorti un album solo, Astrological Straits.
Il est historiquement important d'intégrer cette information : Monsieur Hill est l'un des meilleurs batteurs du monde, une pieuvre polyrythmique, un torrent, un bison.
Il joue aussi de la basse, de la guitare, des claviers. Et quand il a envie il chante dans un vocoder, ça lui donne un petit air d'alien sous hélium. Zach est donc unhomme accompli.
On ne sait pas trop ce qu'il va nous jouer le 14 (la tournée de l'album se fera plus tard, avec un groupe), mais on peut s'attendre à de la noise, de l'électronique 8 bits, du psychédélisme, du métal héroïque, du bordel, de la sauvagerie, mais aussi du groove, des éléments pop et des tubes optimistes. Nous conseillons sa musique à tout être humain, mammifère ou non.
L'acte fondateur de notre bon vieux GZ est un concert qui a eu lieu il y a 4 ans. Ce premier concert donc, c'était Lightning Bolt : on a quasiment ouvert Grnd histoire d'avoir un endroit où les faire passer. Nous étions déjà experts en marketing sauvage complètement dérégulé, on raconte même qu'il y a encore quelques affiches qui trainent dans l'agglomération.
Pour ceux qui auraient passé les 5 dernières années enfermés dans une cave, rappelons que LB est l'un des six groupes au monde ayant le pouvoir de remettre radicalement en cause la vie de ceux qui les voient en concert.
Un bassiste virtuose et placide, un batteur post-humain. A même le sol, au milieu des gens. Et c'est tout.
Une vidéo et quelques mp3 pour entrevoir la Vérité (mets toi debout, éteins la lumière, trouve le bouton pour passer en plein écran) :
Oui, quelque chose qui ne ressemble à rien d'autre, qui broie le punk, le hardcore, la noise, une rave party de 1988 et les bisounours. L'équivalent musical de 30 000 handicapés mentaux qui dansent sur un arc en ciel. Le genre de groupe voué à enfanter un nombre d'ersatz infini, avec plus ou moins de malheur (rappelons que les anglais millionnaires de Muse reprennent pathético-mollement un titre phare de LB dans des concerts évangélistes). Un groupe qui a bien quelques années d'avance, indubitablement destiné à un culte extrême par les générations futures qui nous jalouseront jusqu'à la fin des temps.
LB, notre boussole, notre bouée, notre étalon, la puissance de l'orage, l'innocence de la victime, la joie hystérique, la candeur crust, la dernière lueur d'espoir avant la fin du monde. Le groupe préféré de nombreuses personnes à la qualité de vie irréprochable.
80 % des personnes présentes au concert de 2004 se souviennent à la micro-seconde près de tout ce qu'il s'est passé ce soir là. Les 20 % restants ne se souviennent de RIEN.
Quatre ans plus tard, nous nous sommes quelque peu dispersés, errant à la recherche d'occupations, pendant que LB enchainait les concerts de légende. On a attendu, invoqué souvent leur nom dans des étiquettes ou des posts, attendu encore, et là ils reviennent.
Alors on oublie tout, qu'on travaille trop, qu'on se sent seul, que notre couple va mal, que nos meilleurs amis nous ont trahi, qu'on est accro à des substances douteuses, que notre frère est interné à l'asile psychiatrique, que notre soeur écoute Michel Berger, que nous serons bientôt morts.
Le petit bout de vidéo est extrait du dvd Power of Salad. On peut le voir en entier ici.
Au sujet de leur "dernier" disque, qui est en fait un réédition d'un album sorti en 2004
"Un superbe disque pour ceux qui rêvent gros rock, passages free et structures compliquées. Ce trio instrumental de New York (batterie, guitare, basse) crache le souffre comme GRAND ULENA l'a créé il y a un an dans cette même pièce. Peut être plus axé jazzy, ce trio n'en est pas moins dévastateur dans son énergie punk. Ca cartonne. On pourrait en ce sens se remémorrer les frasques de KULARA lorsqu'ils cherchent le jazz dans leur hard core. Néanmoins, ne vous y tromper pas, AHLEUCHATISTAS possède en eux un feu digne des meilleurs rejetons précités, AHLEUCHATISTAS est ouvert de la tête et c'est en ce sens qu'il ne faut surtout pas les louper dans vos futurs achats de disques" STNT.ORG http://i15.photobucket.com/albums/a357/ahleuchatistas/shrunk.jpg
Cajoline, Barbapop et Stéphane l'anonyme présentent :
Death Sentence Panda + Greenbelt + Raymonde Howard + Trouble vs Glue -GRND GERLAND - 20 h - 5 euros
DEATH SENTENCE : PANDA ! - le bruit et la fureur -
Un trio Post Punk foufou de Friscoland, au nom énigmatique. S'agit-il encore de vegans luttant pour la survie du rouge à lèvre sans arrière goût de baleine séchée, ou bien de carnassiers sans coeur souhaitant la pendaison des plus jolies peluches vivantes jamais rencontrées ? Nous tairons les informations que nous possédons, parce que nous sommes des être fourbes et sans respect.
A part ça, ils ont le bon goût de jouer de la clarinette et de la flûte traversière, et aussi du roi des instruments, la batterie. Dans la jungle «Noiseland » où des macaques s'efforçant de tourner les boutons des amplis jusqu'à 11 règnent en maîtres absolus du bruit, il est bien difficile à Petit Panda d'imposer ses instruments en provenance directe des cours de musique au collège... Heureusement, Petit Panda rencontre Grand Manitou Curieux (Upset the Rhythm Records), qui sort leur premier album après seulement 3 mois d'existence (Puppy Kitty or Both = 8 chansons, 11 minutes, "waou c'est trop bien', "mais comment font-ils pour sortir ce son d'une clarinette", et autres exclamations...). Suivront Festival of The Ghosts et Insects Invaden, toujours chez Grand Manitou Records.
Partant d'une réflexion sur la valeur des biens de consommation, ce nantais récupère tout ces objets que nous jetons, soi-disant désuets, pour construire sa pieuvre : un orgue électro-mécanique, 45 touches de clavier activant chacune des moteurs, des lumières et des sons. A mi-chemin entre un chef d'orchestre et Frankenstein, il active ses automates pour construire une ambiance parfois féérique, souvent étrange, parfois industrielle, en tout cas définitivement immersive. Après un premier passage à Grnd Zero Gerland en juin dernier accompagné de son acolyte Boris Jacobek, Pierre Gordeeff vient une nouvelle fois hanter notre salle d'exposition avec son hydre.
À l'instar de L. Ron Hubbard, Makoto Kawabata est un gourou créatif (heu, BEAUCOUP plus talentueux que le patron de la Scientologie quand même). Formation animiste à géométrie variable composée de copins de Kawabata, serviles et "expérimentés" (leur dégaine à peine moins freaks en témoigne), Acid Mothers Temple se plait visiblement à improviser (très fort) de longues plages instrumentales et subliminales vantant les mérites de friandises étranges qui semblent les rendre photosensibles. La légende raconte que leurs yeux sont bridés afin de filtrer la lumière du jour.
Un peu comme si les membres du Jimi Hendrix Experience n'étaient pas vraiment morts et s'adonnaient depuis au drone, à la noise et à la contrebande de bonbons plus ou moins raisonnables.
CHRIS CLAVIN Gainesville/USA, monsieur Plan-it-X records et également guitariste/chanteur de Ghost Mice, en solo cette fois. chaos-folk. www.plan-it-x.com
THESEAREPOWERS New York, art-rock sombre rappelant parfois le vieux Sonic Youth, Lydia Lunch ou la no-wave new-yorkaise. www.thesearepowers.com
DELAY Colombus/USA, trio de kids passionnés qui font du punk rock mélodique comme vous en écoutiez avant d'être trop cools et de vous mettre à la noise & au folk. sur Plan-it-X records (Ghost Mice, Soophie Nun Squad, This Bike is a Pipe Bomb...) www.plan-it-x.com CHICKEN'S CALL Grenoble, Anarcho-punk mélodique pour chanter le poing en l'air. www.lustucrust.org/chickenscall_infos.html
Après AKIMBO et WOLF EYES l'an dernier, Ostrobotnie remet le couvert en collaboration avec Zéro jardins pour une soirée hyper noise VS noise rock.
THESE ARMS ARE SNAKES: Eux aussi sont de Seattle mais n'ont pas la chance d'avoir un batteur à tête de cheval dans leurs rangs au même titre que les stars de l'an dernier. Bref, ça ne les empêche pas d'envoyer un gros post-punk par moment plus ou moins mathématique, mais surtout très accrocheur. Le genre de groupe qui a mis longtemps à accoucher d'un album correct (c'est maintenant chose faite avec le très bon Easter et le petit dernier Tail swallower and Dove) mais qui n'a jamais volé sa réputation scénique. Le chanteur a beau en faire des caisses ça fonctionne de la première à la dernière minute. Et puis y a le bassiste de BOTCH dedans. www.myspace.com/thesearmsaresnakes
SWORD HEAVEN: On ne savait pas trop d'où ils sortaient mais ils ont fait un disque assez incroyable sur Load voilà quelques temps. Ca a autant à voir avec les Swans des débuts qu'avec Wolf eyes et s'ils nous réinterprètent ce "Entrance" en live, ça risque de faire très mal. Le disque a ce petit quelque chose de sournois et de pernicieux qui fait que tu as l'impression que ton chirurgien dentiste te détruit le tympan à coups de roulette tandis que ton corps passe sous une presse hydraulique, et ça dure une bonne grosse demi-heure comme ça. www.myspace.com/swordheaven
RUSSIAN CIRCLES: Ils accompagnent TAAS en tournée mais il faut bien avouer que le dernier disque "Station" ne m'a pas vraiment convaincu, il parait que le premier est mieux. C'est du post-rock bien lourd un peu à la Pelican mais en moins métal, c'est pas très imaginatif et ça tourne un peu en roue libre par moment. Les morceaux du premier album sur myspace ont en effet l'air mieux et ça ferait presque penser à une version plus rock'n'roll de Guapo avec un poil de math-rock dedans et des riffs héroïques pour aller casser du dragon à dos de destrier. En fait je suis en train d'écouter en même temps que je tape ça et je crois que je vais me pencher sur ce premier album parce que c'est vraiment pas mal. www.myspace.com/russiancircles
DEBORAH KANT: Oui on les connait tous et ils ont déjà joué 25 fois à Lyon depuis 3 ans mais quand même c'est super bien ce qu'ils font. Alors si des fois vous n'étiez pas sortis de chez vous depuis quelques années, Deborah Kant joue de la noise qui vous rappellera sûrement les débuts de Sonic Youth mais avec un côté bien crado à mettre plus en relation avec les Melvins. Bref, c'est du grunge joué avec les dents avec des guitares même pas accordées parce que ça sert à rien. www.myspace.com/deborahkant