Une alliance de simplicité brute et de raffinement, produit d'une panoplie instrumentale digne d'un enfant farouche mais créatif qui s'enferme dans sa cabane en haut d'un arbre pour composer des ballades dont se moqueraient les autres de sa classe. Bien qu'ils habitent l'endroit où un grand nombre de jeunes urbains en quête de bon goût perpétuel songent parfois à s'exiler, leur musique dégage avant tout quelque chose de subtilement forestier et pastoral (oué, rien que ça). Quand ils se mettent à chanter, ils ont l'habitude de prendre des voix de fausset, à la façon d'un bee-gee éraillé ou d'un bûcheron rabougri qui voudrait imiter Billie Holiday en coupant du bois. Dit comme ça, ça fait peur, mais le résultat est réussi.
A part ça, Woods est un groupe à la formation difficile à suivre. Aujourd'hui, elle semble s'être à peu près stabilisée autour de Jeremy Earl, Jarvis Taveniere et Lucas Crane. Le premier est fan de pop et s'occupe de Fuck it tapes et Woodsist (deux super labels au grain lo-fi très caractéristique, produisant un nombre honorable de groupes qui nous font paraître le temps moins long). Le deuxième joue aussi avec les punks de meneguar, et le troisième provient de l'univers coloré de la noise snob (il s'amuse avec un laptop et un lecteur cassette dans Nonhorse).
Le premier album (how to survive in the woods) a été enregistré dans une cave avec un seul micro. Il est très bien :
Et maintenant, pour Songs of shame, leur petit dernier, on en est (presque) au vrai studio. Je mettrai des extraits demain, là je viens de choper le disque sur soulseek.
Le 8 avril, il y aura aussi Gael Gallagher et une formation toute neuve regroupant Bronzy "Damien Grange" Mc Dada, Ludivine Cypher et Arnaud 808.
Health + 4 Treck (monsieur bricolage/londres) Burne (basse batterie fébriles/Lyon)
20 h 30 - 5 euros
Derrière les cols v et les pulls criards, Health est un groupe de Los Angeles qui fait du noise rock aux accents dance. Oui, dance, groove, disco, shake ton booty sur le dancefloor.
Une brève description : Des rythmiques guerrières et des guitares tremblantes, qui contrastent avec un chant éthéré et monocorde. Au milieu des morceaux les plus tribaux (ils ont écouté avec attention Drum's Not Dead des Liars), on trouve des titres moins convulsifs faisant penser à une sorte d'italo-dance no-wave, genre buvons des cocktails pétillants pour dissiper nos appréhensions devant la finitude. Un truc qui les distinguerait aussi d'une très large partie des autres mortels est l'usage du zoothorn, procédé qui permute micro et pédales de guitares et donne cet effet "incantation de sirène dépressive".
Des amitiés paradoxales : A la base, ils viennent de la scène punk de Los Angeles. Album enregistré à The Smell, copinage avec No age, Foot Village, Abe Vigoda... Ca ne les a pas empêchés de sortir un album de remixes disco, ni de partager un 45 tours et des tournées avec les hypeux insupportables de Crystal Castles.
Une conclusion éloquente :
Une amie chère qui, en attendant le 25 avril, coche méticuleusement chaque case de son calendrier, me suggérait: "t'as qu'à dire que c'est un peu la musique interne que tu dois entendre quand tu as un masque à oxygène, couché sur un brancard d'ambulance qui va très vite". On n'est pas loin.
Dans un cliquetis de fracas sonores et visuels émergent ces performances méca-électroniques et toujours uniques. Pour ce Wake Up! Tour 2009 sont réunis autant d'expériences synesthesiques, des jeux en permanence sur la corde raide avec les limites du support celluloïd. Des évènements sonores et visuels concrets réunis dans des environnements machiniques saturés pour un chant du cygne en hommage au support cinématographique, appelé à disparaitre. Ritournelles de boucles, ballet de collages, de textures concrètes, de griffures, brûlures, saturations dans un univers expérimental en expansion où se côtoient allègrement destructions et circonvolutions de sons et de lumière pour une acception élargie du cinéma.
Musique/bruitages: Tokage {ambient-noise} + Overload Collapse {power noise} Performance cinéma expérimental : Sara Tocchetti & Ricardo da Silva
Retour à Lyon de la référence incontestable de la scène Breakcore ! Aaron Funk est un pilier des musiques électroniques. Fin producteur prolifique (une moyenne de trois albums par an, et ce depuis une dizaine d'années), naviguant entre la Drill'n bass, l'IDM et la musique classique, il étonne à chaque album. Mêlant avec classe la mélodie et les rythmiques les plus barrées qui soient, il nous rappelle sans cesse que le bon breakcore se fait avec finesse. Cette nouvelle tournée européenne est l'occasion pour lui de défendre sur scène son nouvel opus, "Filth" sur le point de paraitre fin avril chez Planet-mu. Résolument taillé pour le dancefloor, Venetian Snares à ressorti pour l'occasion ses TB303 et autres Roland d'époque pour créer un album d'acid breakcore qui sera sans aucun doute d'une efficacité redoutable sur scène !!
Stupid Dog - Bee records - Jarring Effects - Tours
Issu de la scène électronique tourangelle, il commence à jouer en 1995, très influencé par l’indus de Coil, Psychic TV et autres Meat Beat Manifesto, le hardcore/gabber, la techno américaine et par une musique “ ambient ” plus expérimentale. La rapide maîtrise du mix et sa grande vitesse d'exécution lui permettent progressivement de s’ouvrir à d’autres styles (jungle, hip hop, breakcore, braindance, idm) pour expérimenter des sets à 3 platines aux rythmes cassés, réalisant en quelque sorte l'idée du mix global. Préférant donc le mélange des styles à la monotonie des sets uniformes, ses mixes sont un grand défouloir bestial où s’entrechoquent violemment l’electronica, la techno, le breakcore, l’electro ... selon l'improvisation et l'inspiration du moment. Stupid dog est membre d'EBS (Bee records), Vox Populi (Jarring Effects) ou encore Ear_Thrillerz au coté de Philippe Petit (ex Pandemonium - Bip hop).
Monsieur Connard - Audioactivity - Vichy
Monsieur Connard est l'un des membres fondateurs du netlabel Audioactivity et co-organisateur du recent Festival des Musiques Obscures (Zoo - Geneve) où nous avons pu le voir au coté de Mu-ziq, Bong Ra ou encore Enduser.. Son set navigue entre dub, hip hop, hardcore et electronica pure. Son univers bancal a un goût particulier; un goût amer, rouillé, dans lequel s'entremêlent sonorités acides, rythmes charcutés, distortions en tout genre... Inspiré par les déviances humaines, il se crée un monde, un monde pénible où sentiments perdus se contorsionnent sur des beats métalliques, et ses visions alarmistes se frottent dangereusement à la vie quotidienne...
Opti - Airflex Labs / JFX Crew - Lyon
Mr multimedia chez Jarring Effects et co-fondateur du récent label lyonnais Airflex Labs, amateur de basse, de noise et d’electro, opti s'est interessé très tôt aux musiques électroniques. Armé de son laptop et de ses controleurs, il extirpe l’essence des tracks qu’il mixe en les maltraitant en direct pour un set warm-up Dubstep qui pourrait vous surprendre.
Organisépar L'étrange festival, la librairie Grand Guignol et Grnd Zero
L'ocelle Mare + Metalking + Animal Hospital + Xiao He
5 euros - 21 h - grnd gerland entrée parking
L'ocelle Mare, Thomas de son prénom, vit à bordeaux. Il est beau, sec, barbu, rayonne malgré sa timidité, et figure surtout parmi les plus grands guitaristes du monde. On raconte qu'il vit dans la forêt et des bruits courent parfois qu'il arrêterait la musique définitivement. Heureusement il n'en est rien. Cet ancien membre de Cheval De Frise a su développer un univers unique et très personnel. Ses pièces à la guitare classique peuvent être prises pour de l'improvisation, ce sont pourtant des compositions millimétrées et jusqu'au-boutistes. En concert, il tord son dos très fort et vibre comme s'il était sous perfusion de caféine depuis le petit déjeuner. Sa technique est incroyable, mais parce qu'il semble avoir tout inventé à partir de rien, sa virtuosité n'est ni démonstratrice ni ennuyeuse. Après, on peut y être sensible ou non, mais la musique tourmentée et repliée sur elle-même de cet ancien taxidermiste laisse rarement indifférent.
Rio Jim manie la pellicule et le projecteur tandis que Richarles Bronson martèle sa basse et triture des pédales d'effets, pour nous livrer une performance cinénoise, bruyante, furieuse, épileptique et euphorisante. RB et RJ font face à un petit écran (d’environ un mètre de large) positionné cinq mètres devant eux. Les deux sont branchés sur un ampli basse situé au pied de l’écran. MetalKing aime à s’installer au milieu de la salle, parmi le public - et plus celui-ci est aviné et braillard, plus le duo est content. Ils jouent des sets de 5 à 15 minutes, aussi longtemps que les spectateurs en redemandent (jusqu’à 2 ou 3 heures). Les temps de pause entre chaque set sont autant d’occasions pour les membres du public de remplir leur verre et de maintenir explosif le cocktail enivrant de masse sonore, d’images hallucinatoires, et d’alcool.
Xiao He : Dans l'Empire du milieu, Xiao He est l'un des chanteurs/guitaristes impro-folk les plus populaires du moment. Il se livre avec humour et sincérité à des peformances dadaïstes imprévisibles qui empruntent aussi bien à une pop minimaliste et naïve qu'aux chansons traditionnelles chinoises. Son univers foufou est constitué d'un méandre de riffs de guitare mis en boucle sur lequel il improvise au pied levé des variations vocales. Seul ou avec son groupe Glamorous Pharmacy, Xiao He est un habitué des festivals de cinéma et a composé de nombreuses bandes originales de films chinois.
10€ (prix honteux qu'on ne peut expliquer que par le cachet de dälek, leur besoin capricieux de dormir à l'hotel, et la location d'une sono)
ouverture des portes à 20h, premier groupe à 20h30
Dälek est un bon vivant. Son domaine, c'est le hiphop noise aux sonorités indus. L'essentiel est dit.
Dälek se compose désormais de trois membres. Dälek, donc, le MC, qui donne son nom au groupe en toute modestie. Il est surveillé de très près par son garde du corps Oktopus (aux machines) et un guitariste (dans les groupes de hiphop le guitariste n'est pas une star, alors on n'écrit pas son nom). Malheureusement, leur claviériste ne sera pas là, puisqu'il s'est facétieusement éclaté un tympan lors de leur dernière tournée. Dälek nous prouve sans cesse qu'il est un esthète de par des collaborations intenses (avec ZU ou The Young Gods) et son amour infini de la pizza margharita, qu'il consomme en grandes quantités à la suite de concerts épiques durant lesquels il sue l'équivalent d'environ huit cannettes de Ottweiler. On peut qualifier Dälek d'homme parfaitement accompli, il programme un festival (pour continuer d'étaler son bon goût) et va même jusqu'à signer sur Ipecac, label d'un beau gosse prestigieux.
Il parait tout de même impossible de ridiculiser Dalek sans évoquer les lourds et sombres ambiances secondés par des beats fastueux qui caractérisent si bien sa musique. Cette recette serait incomplète si on on oubliait, son flot si particulier et quasi divin. Bref, Dalek semble être un merveilleux cuisinier (et lui, c'est tout les jours qu'il se décarcasse), et pour s'en convaincre, ecoutez simpletement les MP3 :
Oddatee a la chance de se faire concocter ses instrus les plus cools par Dälek et Oktopus. Hiphop eastcoast de qualité, c'est frais et c'est un peu tout ce que je peux dire sur lui.
Ludivine Cypher, démon du groove connu essentiellement pour ses pantalons et ses passages remarqués sur Rec mac (ici et là). Il aime bien les pédales d'effet (je voulais mettre une image de guillaume en train de jouer avec ses pédales mais je n'en trouve pas).
Grnd zero Gerland (salon, entrée par la rue) - 40 rue Pré Gaudry 20h30 - prix libre (ce qui ne veux pas dire gratuit, il y a des groupes à défrayer/payer)
R..Y.R Free jazz, trio batterie/ saxs /saxs rattaché au Grolektif (collectif de musiciens/ activistes de la région lyonnaise, responsable entre autres de la salle de concert "Le Périscope") http://www.grolektif.com/ryr.php