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Après le Moyen-Age vient ? La Renaissance (16e siècle) ! puis l’ère Baroque qui s’achève au cours de la seconde moitié du 18e siècle avec le classicisme de Mozart et Haydn.
L’instrumentarium de ces époques diverge sensiblement de celui utilisé aujourd’hui dans les orchestres symphoniques : les violons et autres instruments à archet sont munis de cordes en boyau animal ce qui confère une sonorité plus “harmonique” et chaleureuse, les flûtes sont en bois (voire à bec), etc…
L’interprétation de la musique aussi répond à d’autres règles : l’ornementation (et même l’improvisation !) y tient une grande part. Tout n’étant pas strictement écrit dans la partition, le rôle de l’interprète dépasse de très loin la simple exécution : ainsi, par exemple, la partie d’accompagnement (au clavecin la plupart du temps) consiste en une ligne de basse écrite, surmontée de chiffrages (comme en jazz). Au claveciniste d’improviser un accompagnement mélodico-harmonique le plus charmant ou sauvage possible selon le caractère du morceau.
En outre, l’importance du rythme, du “swing”, dans ces musiques prodigue un côté très pop comme le prouve cette Chaconne (forme inspirée d’une danse coquine de l’époque…) :
Ciaccona (Merula).mp3
Jusqu’aux années 1950, ces musiques dites “anciennes” ont été presque totalement oubliées, voire méprisées (ce petit côté pop qui fait pas chic…), surtout par ignorance : évidemment, une sonate du 17e siècle jouée au piano et un violon “moderne” avec un vibrato dégoulinant, ça n’a pas de sens… ni ce côté ultra sexy d’un archet félin virevoltant avec fantaisie sur des cordes en boyaux.
Heureusement, les années 60 ont vu naître une nouvelle race de musiciens classiques : les BAROQUEUX ! Armés de répliques d’instruments d’époque, ces hippies-guérilleros proposaient une alternative et un souffle nouveau à l’immobilisme ambiant. Ces chefs et interprètes s’appelaient Nikolaus Harnoncourt, Gustav Leonhardt, Jordi Savall, Sigisvald Kuijken… (vous pouvez chercher sur Wikipedia, ils y sont tous).
Pour vous donner une idée du truc, voici les 4 saisons de Vivaldi interprétées par des baroqueux barjes, un ensemble italien baptisé Il Giardino Armonico… si c’est pas rock’n’roll comme manière de jouer alors Shellac, c’est de la pop de bisounours :
L’Estate.mp3
L’Inverno.mp3
Bref. Aujourd’hui encore on continue à défricher et à aller encore plus loin dans les recherches pour retrouver cette liberté dans l’interprétation ô combien nécessaire et vivifiante.
Alors voilà ce concert :
L’ensemble Aramis est composé d’un clavecin, un violon (baroque), une viole de gambe, une sacqueboute (petit trombone d’avant) et d’une flûte à bec. Ils jouent des Sonates et des danses italiennes du 17e siècle.
Zulu Guivili est un consort (c’est à dire un ensemble) de flûtes à bec… Ne partez pas !!! Rien à voir avec vos cours de musique au collège. Fermez les yeux et imaginez un orgue de barbarie humain et géant composé d’instruments incroyables de toutes tailles (les flûtes les plus graves sont plus grandes qu’un humain normalement constitué)… Entendez cette sonorité la plus douce et sensuelle qui soit…
Je n’ai pas d’enregistrement à vous fournir mais croyez moi… oui, croyez moi.