Samedi 15 janvier, lors de la soirée à GZ, au moins quatre personnes se sont retrouvées droguées à leur insu au GHB, dont deux qui ont par la suite subi une agression sexuelle.
Nous avons été choqué.e.s d'apprendre cela et infiniment désolé.e.s pour les victimes qui ont tout notre soutien. Ça craint. Colère, tristesse, dégoût.
Nous sommes reconnaissant.es envers ces personnes qui ont eu le courage de communiquer leurs témoignages grâce auxquels nous prenons la mesure concrète de la situation.
Ces témoignages sont très alarmants et reflètent la triste banalité de ces violences. Ils rappellent que l'insouciance en soirée est un confort très inégalement réparti. S'il y a d'un côté les gens qui peuvent faire la fête n'importe comment sans prendre la peine de calculer ce qui se passe autour, de l'autre, il y a celleux, tellement plus souvent celles, qui doivent checker leur verres, leurs potes, protéger leur espace, avoir une stratégie de sortie pour chaque situation de merde et s'en vouloir quand elles baissent un peu trop la garde.
On ne vient pas toustes avec la même charge mentale en soirée et il y a clairement besoin de revoir le partage des tâches. Donnons-nous de l’attention, soyons alertes.
GZ est un lieu qui voit l’expérience collective et non-marchande de l’art et de la fête comme un ensemble de pratiques émancipatrices… ben hauts les cœurs, y a encore bien du taf !
Dans un premier temps face à l'urgence, nous avons décidé collectivement :
- de diffuser de l'information sur le GHB et les agressions sexuelles dans les soirées
- d’ augmenter le nombre de personnes investies dans l’organisation et la tenue de chaque ouverture publique du lieu
- d'avoir des personnes ressources facilement identifiables durant les soirées
- de proposer au bar des couvercles pour protéger les verres
D’autres choses ont été pensées qui prendront plus de temps à mettre en place.
LES SYMPTOMES D'UNE PRISE DE GHB PEUVENT ÊTRE :
Maux de têtes, vertiges, étourdissements
Hypersalivation
Nausées et vomissements
Somnolence
Confusion
Amnésie (« trou noir », en cas d'association avec l'alcool en particulier)
EN CAS D'INQUIETUDE SUR PLACE ADRESSE-TOI A LA BILLETERIE OU AU BAR
Si le caractère ultra flippant de ces dernières agressions nous a particulièrement fait réagir, nous ne sommes pas dupes du fait qu’elles naissent aussi dans des moments et des ambiances qui sans les valider ou les promouvoir, bien au contraire, peinent malheureusement à les empêcher. Nous nous trouvons souvent démuni.e.s face à elles.
C’est pourquoi nous allons prochainement envoyer une invitation à discuter publiquement de ces questions et à réfléchir ensemble aux autres outils pour mieux lutter contre les agressions et diverses oppressions en soirée et sur la réduction des risques en général.
Comment prévenir ces situations, soutenir les victimes, augmenter l’attention des un.e.s envers les autres, ne laisser personne seul.e ? En fin de compte, comment voulons-nous faire la fête ? Ces questions se reposent sans cesse et ne doivent pas nous décourager mais bien nous inciter à plus de liens.
Si vous avez vécu une situation avec laquelle vous n'êtes pas à l'aise, ou si vous y avez assisté nous nous rendons disponibles, n'hésitez pas à nous en faire part sur le moment ou même plus tard. Nous pouvons aussi être simple relai en permettant aux victimes de se contacter entre elles.
Pour plus de confidentialité et pour permettre l’anonymat si besoin, une adresse mail spéciale a été créée : contactgz@riseup.net
Quatre personnes du collectif, sensibilisées à ces questions en détiennent les codes.