Dire de CRËVECOEUR qu'ils passent inaperçus en France est une évidence des plus crasses.
Cette injustice (injustifiée) ne manque pas d'être soulignée par le nombre improbable de concerts et tournées à l'étranger, terre d'accueil hospitalière pour ce groupe géographiquement inclassable (Tucson Arizona, Bohème tchèque..?).
Musicalement, on fait le grand écart entre les cavalcades d'Ennio Morricone, les élans marriachis de Calexico et les petites pièces bricolées de Yann Tiersen ou Pascal Comelade.
Un premier album sorti sur
DSA (Sylvain Chauveau, Pascal Comelade, Ulan Bator), un deuxième sur
Denovali (enregistré par Richard Formby, cf. Herman Düne, Hood, Mogwai, etc..), une poignée de single sur un
obscur label lyonnais et des premières parties prestigieuses (Shannon Wright, Karate, Sophia, Do Make Say Think, Castanets, Dead Meadow) complètent ce maigre texte de présentation décidément pas à la hauteur du groupe.
Normalement, rien que cette phrase devrait suffire à vous faire venir, mais je vais quand même développer un peu.
A l'instar de leur collègues de tournée, ils utilisent tout un attirail d'instruments qui font "gling-gling" (xylophone), "frrrrt-frrrrrt" (violon), "tiiiiiiiiiiiing" (triangle) ou encore "vouuuuuuuuuuu-vaaaaaaaaaaaaaaaaaa" (accordéon, onomatopée approximative) et qu'on n'a pas trop l'occasion d'entendre à Grnd Zero.
La voix d'Amanda rappelle par moment celle de PJ Harvey, mais c'est pas trop grave, l'ensemble donne une pop sombre, intimiste, en parfait contre-point du folk-des-grandes-étendues (désert de Mojave, parking d'Auchan de Vénissieux) de Crëvecoeur.