Konono N°1 est le meilleur groupe du monde, qui vient de Kinshasa en République Démocratique du Congo. Il s'agit en réalité d'un diminutif pour (Attention prenez votre respiration) L'orchestre folklorique Tout Puissant Konono Nº1 de Mingiedi. Lequel Mingiedi, membre de l'ethnie Zombo (ou Bozombo), joueur de likembe (autrement appelé m'bira ou piano à pouces) et conducteur de poids lourds, est aujourd'hui âgé d'un peu plus de 70 ans. La fondation du groupe par ce dernier remonte aux années 60.
La musique de Konono N°1 est une adaptation de la musique rituelle Zombo qui était jouée par des ensembles d'instruments à vents fabriqués dans des défenses d'éléphant. Forcés de quitter la campagne pour la grand-ville, comme bien d'autres, il fallut s'adapter au fracas urbain pour se faire entendre des dieux et surtout de leurs concitoyens, tout en continuant d'assumer la fonction sociale sacrée du musicien. Mingiedi créa ainsi un improbable orchestre de percussions et de likembes électrifiés à l'aide de matériel de récupération, un vieux mégaphone pour haut-parleur, des micros sculptés dans du bois dont l'aimant était fabriqué à l'aide de vieux alternateurs de voiture.
Le résultat est une rencontre passionnante, intense et distordue entre la tradition et la modernité. Une musique de transe frénétique, répétitive, enveloppante. À cheval entre la subtilité et la fragilité d'une histoire qui lutte pour ne pas être absorbée dans le grand chaudron d'une culture toujours plus mondialisée, et des pratiques Do-It-Yourself, des techniques de survie, une intelligence de la situation qui trace une ligne, des liens, du commun, avec le meilleur des musiques souterraines occidentales. S'approprier le bruit qui nous entoure, les technologies, fabriquer un son qui part de ce que l'on vit au quotidien, qui parle au corps et au cerveau sans les dissocier.
S'il faut encore insister avec leur CV, on dira que Konono N°1 ont joué hors d'Afrique pour la première fois à l'occasion d'une tournée en Europe avec The Ex en 2003. Qu'ils ont participé à l'avant-dernier album de Björk, Volta, et à la tournée qui a suivi, ainsi qu'au projet Imagine de Herbie Hancock.
En fait de musiques actuelles, celle de Konono N°1 est finalement plutôt intempestive. Elle entre par effraction dans l'air du temps. Une sorte de piratage de la réalité pour les petits et les grands, qu'on est très très excités de vous proposer à l'occasion de cette soirée.
À mi-chemin entre un sorcier transgenre débarquant du Japon médiéval et une figurine kawaï tout droit sortie d'un manga de cape et d'épée, Keiji Haino est un défi à la génétique doublé d'une preuve de la répartition inégale des talents en ce bas monde.
Présenter l'idole et son œuvre pour le fan et simple mortel que je suis relève d'une mission à la fois impossible et cathartique.
Keiji Haino explore (depuis plus de 40 ans) les ressources du "son", les accidents pouvant mener à la transcendance : un genre de démarche expérimentale pure qui s'étend jusqu'à la vie quotidienne. Guitariste insensé, vocaliste vaguement anthropomorphe, une performance de Haino s'apparente davantage à une cérémonie qu'à un concert. Du rock à la musique improvisée, du minimalisme le plus austère au psychédélisme foisonnant, parfois bruitiste, sa musique se caractérise par une charge émotionnelle inouïe. Baroque, épique, héroïque et totalitaire : Haïno est l'Artiste par excellence.
Direction Survet façonne un rock progressif spécial à l'aide de guitare double-manche blanche, samplers, batterie et super synthétiseurs wurlitzer MS 20, et navigue tranquillement dans une voie lactée lumineuse, onirique et féodale.