Samedi 17 Mars
11 euros pour ceux qui ont un travail, 8 euros pour les autres - 20h30
Centre Charlie Chaplin
Place de la nation
69120 Vaulx-en-Velin
Accès en C3 ou C8
http://www.centrecharliechaplin.com/ On a pas trop pris le temps d'expliquer pourquoi on faisait cette date avec le festival A Vaulx Jazz. Pour rappel, et pour commencer, il s'agit - comme son nom l'indique- d'un festival de jazz localisé à Vaulx-en-Velin depuis maintenant 25 ans. En plus d'une programmation jazz, ils essayent depuis quelques années d'avoir une soirée "rock et assimilés", qu'ils co-programment avec des une structure locale, chaque année différente. Sensibles aux problèmes que nous traversons, c'est en signe de soutien qu'ils nous ont proposé cette année la programmation de cette soirée.
C'est une situation très inhabituelle pour nous, c'est en effet la première fois que nous "intervenons" dans un contexte différent du nôtre, en tant que “programmateurs invités”. Nous avons longtemps hésité, surtout au niveau de ce que cela représente pour nous de s'associer avec un festival s'inscrivant dans un cadre institutionnel, avec ses propres partenaires et idées sur l'organisation d'un événement.
Mais parce qu'on les connaissait déjà un peu de l'intérieur,
parce que c'est la première fois qu'on nous propose une enveloppe "importante" pour programmer une soirée (ça m'a fait le même effet que la première fois que j'ai reçu assez d'argent de poche pour pouvoir me payer un album Panini),
parce que les tarifs de la soirée que nous programmons restent cohérents avec notre politique habituelle (10 balles maximum, à un euro près si vous travaillez),
parce que cela nous intéresse d'aller faire un tour à la périphérie de 'Not Only' Lyon, et de vous y ramener, nous qui fréquentons plus couramment les centres urbains plutôt que les terminus du C19 ou du C3,
parce que l'idée d'amener une programmation géniale ailleurs que dans nos lieux habituels nous excitait, justement,
parce que c'était de vieux rêves pour certains d'entre nous que de faire jouer Keiji Haino et Konono, alors les deux sur un plateau, WAHOU quoi,
parce qu'en cette période trouble pour nos projets (cf la partie 'soutien' du site), le soutien et la "visibilité" de cette date nous semblaient tomber à point nommé,
nous nous sommes dit que peut-être on devait tenter le coup. Nous sommes donc bien heureux que cette date existe, à Charlie Chaplin, et d'avoir la possibilité de vous proposer à nouveau une Grrrnd Zero party un peu folle et bourrée de contradictions comme au bon vieux temps.
PITIÉ, ne passez pas par les intermédiaires du mal (digimerde, fnuq.con,...), on est bien retournés de tout partout à l'idée qu'on participe indirectement à ça. Nous avons ouvert des réservations de notre côté, qui vous permettront de bénéficier de notre SUPAIRE tarif spécial de curateurs de la mort ;
vous pouvez donc écrire à jesuisanxieux@gmail.com en précisant un nom/pseudo/code secret ainsi que le nombre de personnes avec qui vous viendrez. Ca sera 11 euros pour ceux qui bossent, et 8 euros pour tous les autres.
Konono N°1
Konono N°1 est le meilleur groupe du monde, qui vient de Kinshasa en République Démocratique du Congo. Il s'agit en réalité d'un diminutif pour (Attention prenez votre respiration) L'orchestre folklorique Tout Puissant Konono Nº1 de Mingiedi. Lequel Mingiedi, membre de l'ethnie Zombo (ou Bozombo), joueur de likembe (autrement appelé m'bira ou piano à pouces) et conducteur de poids lourds, est aujourd'hui âgé d'un peu plus de 70 ans. La fondation du groupe par ce dernier remonte aux années 60.
La musique de Konono N°1 est une adaptation de la musique rituelle Zombo qui était jouée par des ensembles d'instruments à vents fabriqués dans des défenses d'éléphant. Forcés de quitter la campagne pour la grand-ville, comme bien d'autres, il fallut s'adapter au fracas urbain pour se faire entendre des dieux et surtout de leurs concitoyens, tout en continuant d'assumer la fonction sociale sacrée du musicien. Mingiedi créa ainsi un improbable orchestre de percussions et de likembes électrifiés à l'aide de matériel de récupération, un vieux mégaphone pour haut-parleur, des micros sculptés dans du bois dont l'aimant était fabriqué à l'aide de vieux alternateurs de voiture.
Le résultat est une rencontre passionnante, intense et distordue entre la tradition et la modernité. Une musique de transe frénétique, répétitive, enveloppante. À cheval entre la subtilité et la fragilité d'une histoire qui lutte pour ne pas être absorbée dans le grand chaudron d'une culture toujours plus mondialisée, et des pratiques Do-It-Yourself, des techniques de survie, une intelligence de la situation qui trace une ligne, des liens, du commun, avec le meilleur des musiques souterraines occidentales. S'approprier le bruit qui nous entoure, les technologies, fabriquer un son qui part de ce que l'on vit au quotidien, qui parle au corps et au cerveau sans les dissocier.
S'il faut encore insister avec leur CV, on dira que Konono N°1 ont joué hors d'Afrique pour la première fois à l'occasion d'une tournée en Europe avec The Ex en 2003. Qu'ils ont participé à l'avant-dernier album de Björk, Volta, et à la tournée qui a suivi, ainsi qu'au projet Imagine de Herbie Hancock.
En fait de musiques actuelles, celle de Konono N°1 est finalement plutôt intempestive. Elle entre par effraction dans l'air du temps. Une sorte de piratage de la réalité pour les petits et les grands, qu'on est très très excités de vous proposer à l'occasion de cette soirée.
Keiji Haino
À mi-chemin entre un sorcier transgenre débarquant du Japon médiéval et une figurine kawaï tout droit sortie d'un manga de cape et d'épée, Keiji Haino est un défi à la génétique doublé d'une preuve de la répartition inégale des talents en ce bas monde.
Présenter l'idole et son œuvre pour le fan et simple mortel que je suis relève d'une mission à la fois impossible et cathartique.
Keiji Haino explore (depuis plus de 40 ans) les ressources du "son", les accidents pouvant mener à la transcendance : un genre de démarche expérimentale pure qui s'étend jusqu'à la vie quotidienne. Guitariste insensé, vocaliste vaguement anthropomorphe, une performance de Haino s'apparente davantage à une cérémonie qu'à un concert. Du rock à la musique improvisée, du minimalisme le plus austère au psychédélisme foisonnant, parfois bruitiste, sa musique se caractérise par une charge émotionnelle inouïe. Baroque, épique, héroïque et totalitaire : Haïno est l'Artiste par excellence.
Direction Survet
Direction Survet façonne un rock progressif spécial à l'aide de guitare double-manche blanche, samplers, batterie et super synthétiseurs wurlitzer MS 20, et navigue tranquillement dans une voie lactée lumineuse, onirique et féodale.