DEERHOOF(Oakland / San Francisco / Tokyo)
Dans un monde opaque où le bouleversement perpétuel de tous les aspects de l'existence semble être devenu l'unique phénomène stable, l'être humain persiste à éprouver la nécéssité intérieure d'établir des points d'ancrage solides, afin de structurer une identité marquée par l'incertitude et la confusion.
Avec l'amitié, les Benson 100 S et la sauce barbecue, Deerhoof fait partie de ces piliers conceptuels permettant à l'Homme de tenir bon face à l'épouvantable instabilité de ce qu'il va bien devoir se résigner à appeler sa vie.
Deerhoof, c'estdeux ou trois championsdiy fans de chuck berry et de john cage, assistés d' une héroïne de manga abordant des sujets aussi candides que le basket, les pandas chinois ou les vertiges de l'amour.
Ensemble, ils offrent au monde une pop universelle, dansante et chaotique.Leur musique s'avère difficilement lassante, à cause des rythmes désarticulés et des mélodies souples mais tonitruantes qui la caractérisent: une atmosphère tantôt martiale et funky, tantôt décontractée et méditative.
Un considérable ramassis de feignants a pris pour habitude de comparer Deerhoof à Blonde Redhead, tout ça parce que les deux chanteuses ont une voix de sucre d'orge et la peau jaune. Mais c'est n'importe quoi : Deerhoof est environ 1211 fois plus important, inventif et grâcieux.
Ecoute :
Deerhoof - Spitit Ditties Of No Tone
Deerhoof - Holy Night Fever
Deerhoof - Dummy Discards a Heart
ou
Deerhoof - Spiral Golden Town
Deerhoof - Come see the Duck
Tu vois.
La dernière fois qu'ils sont passés à la maison ça ressemblait à ça :
(clique sur le petit bouton en bas à droite du player pour passer en plein écran, croque un bout de chocolat au caramel, pense à tout ce que tu as fais de bien dans ta vie)
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Et là ils viennent de sortir leur neuvième disque, Offend maggie.
Ce qui ne change pas
- Greg Saunier (fondateur-batteur-sosie de jim carrey) promène toujours son génie démentiel dans le rythme/entre le rythme/en dehors du rythme/partout dans les microns du temps.
- Leurs nouveaux méga tubes demeurent capables de faire vaciller nos corps de joie, même dans les cirsconstances les plus douloureuses (c'est la saint-valentin, ta copine vient de te quitter pour un fan de Foals,tu es tout seul dans une chambre d'hotel 1ère classe mal éclairée).
Ce qui change
Une Vision :John Dieterich (seul élément du groupe susceptible d'apparaître dans les rêveries érotiques d'une jeune fille) est tombé sur une vidéo d'ali farka touré un soir en errant sur le câble. Alors il a bien réfléchi, attrapé une guitare acoustique et établi qu'infiltrer des petits bouts de blues malien dans ses parties de guitare était quand même super nécessaire.
Une Bonne Suprise : Satomi la demi-gnome fragile en a marre d'être la fofolle kawai qui ne sert pas à grand chose. Elle se maturifie, nous livre toute la complexité rugueuse de son moi, son chant explore enfin d'autres émotions que "je suis une beauxardeuse joviale au pays des arcs en ciel, yopi yopi". Elle arrive même à jouer des lignes de basse décentes.
Un remaniement de personnel bienvenu : ils sont à nouveau 4 ! Après un épisode à 3 (Jim Coen étant parti s'autonomiser dans les très bons Curtains), voilà Ed Rodriguez, guitariste de Gorge Trio et de Colossamite. Est ce que ça change fondamentalement quelque chose ? Dieterich nous répond par gtalk : "we are more relaxed to try different things".
Il dit la Vérité. Jamais ils n'ont été aussi sereins, souples et désinvoltes.
Ainsi donc, Deerhoof, Lyon, 10 décembre. Leur passage à Grrrnd tombera à point nommé pour faire advenir la féérie de noël.
Un clip :
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CLARA CLARA(élégance et vigueur)
Les petits nous offriront leur tout nouveau set.
http://www.myspace.com/claraclaraband
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Parenthetical Girls (pop précieuse)
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James Blackshaw - un guitariste paisible, en quête de la formule qui réunirait Jim o' Rourke, Philip Glass et un générique d'émission littéraire sur france 2.
James Blackshaw - infinite circle