L’autre jour, en discutant de Merzbow avec Jean Philippe, j’ai employé le terme “Gagaku”, évoquant par là même l’une des traditions musicales les plus anciennes du Japon datant du Ve siècle. Interprétée uniquement par des musiciens professionnels et virtuoses dans l’enceinte exclusive de la Cour impériale, la musique de Gagaku constitue certainement le courant le plus savant et raffiné que l’Empire nippon ait enfanté (non rien à voir avec le théâtre Nô ou Kabuki, c’est encore un autre truc).
Mon érudit d’interlocuteur n’ayant jamais eu vent de ces merveilles rarissimes (heureusement immortalisées sur sillons, notamment par l’excellent label Ocora), je m’empressais (pour une fois qu’il m’incombait d’initier ainsi le doyen… menu retour des choses), dès le lendemain, de lui faire parvenir quelques extraits indispensables et pour le moins dépaysants.
N’ayant un penchant que très modéré pour l’élitisme, je ne peux que céder à la tentation de partager ce trésor millénaire… en espérant que vos prochaines écoutes de Merzbow, Haino ou Kawabata en soient ainsi éclairées.