"Jesus Is A Brave Little Toaster Volume 1: Take Nothing But Footprints, Leave Nothing But Photographs" de Twocsinak et DJ Sarah Wilson est sorti sur le label Anglais Wrong Music.
Sur ce disque figurent 18 titres qui SURPRENNENT par une incessante recherche de l'inédit et de l'expérimental (tout ce qui fera potentiellement tressaillir nos petites oreilles blasées). Initialement, il s'agit d'un album de "reprises" et de "remixes", courant vers la dégénérescence, la parodie, le gag. On passe de la salle de bain (Janek Schaefer’s shaver) à la salle de concert (Approximate ribonucleic matching yields operatives for military endeavour). Le nom du groupe Anglais I know I have no collar devient ici la complainte débile d'un robot dépressif qui ne peut rien changer à sa condition (I know I have no input). Personnellement WOUAHAHA beaucoup.
(Bonjour, j'habite à Brighton et j'aime me travestir à l'occasion)
Avec son comparse Sj Esau, ils entonnent aussi des hymnes stupides et déviants sur leur matos de musique cassé (It must be to keep my so), ou bien sur l'ancien métier supposé de Twocsinak (réparateur de machines à écrire). Ça finit en choeurs déstructurés, c'est beau et drôle à la fois, et c’est une reprise de la chanson "Harmful Headfull" du même Sj Esau.
Twocsinak met parfois notre capacité d'attention à rude épreuve par son sens de la pirouette, des enchaînements impromptus et des virevoltages successifs. De cet album se dégage un sens de la composition à base de bordel impressionnant. Plaisir évident et communicatif. Les enchaînements sont abrupts, surprenants, et souvent très drôles (stero yo yo yo yo).
L'humour penche le plus souvent vers une sorte de régression érudite, parfois pince-sans-rire. C'est con et distingué à la fois.
Cela prendrait trop de temps pour tout expliquer, mais il faut savoir que derrière chaque morceau se cache un concept souvent incroyable : telle reprise est une transcription phonétique des paroles de la chanson originale, telle autre est inspirée de Philip Glass et finit en rasage de barbe, une autre chanson parle de sa durée… Et chacune de ces petites idées mises bout à bout pourrait aboutir à un résultat pompeux…mais non.
D’où :
Quelques explications PAR SON AUTEUR autour de ce qui peut parfois paraître déroutant à la 1ère écoute. Une sélection arbitraire et forcément incomplète au regard de cet album de génie, mais quand même bien foutue, et réalisée exprès pour grnd zero :
Le MÉGAMIX DE TWOCSINAK et DJ SARAH WILSON POUR GRRRND ZERO.MP3
Oui, c'est super bien. J'arrive pas à m'empêcher de rajouter des commentaires :
Nicholas
Voici un tube pour avoir des frissons, à écouter à l'aube, sur un sentier de forêt pris par le givre. Sinon, dans le bus, ça marche aussi.
Approximate Ribonucleic Matching Yields Operatives For Military Endeavour
Ici, Twocsinak s'adresse à un orchestre qui lui répond de manière incohérente, puis s'attaque à une reprise jazzy foireuse de Björk sous les huées du public. Les Monty Python ne sont pas loin.
Bleak war? Break law
Reprise de Bear walk de Freeze Pupy ; un sommet de débilité geek sur les bonheurs du fast-forward. Allez maintenant tu chantes aussi vite que tu peux. Allez.
I’m sorry.
I cannot sing as fast as I would like
Therefore I must rely upon an artificial means,
So when my voice has passed into the mic
It can accelerate without losing any phonemes.
But because I’m a self-referential tit
I can’t resist the urge to draw attention to my guile:
I used Quicktime. If you fast-forward it
It will double the speed of the original wavefile.
Personnellement, je mets Twocsinak dans mon top ten personnel des grands génies méconnus qu’on a envie de faire connaître à tout le monde. Oui oui.
Pour devenir son copain : http://myspace.com/twocsandsarah
Pour pleurer sur sa vie devant des cassettes qui tournent:
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