Bien qu'aujourd'hui encore en cryostase, le webzine grrrndzero est toujours là. Il reprend des forces et pourra bientôt battre la campagne comme un fier animal béat courant après ses nouvelles passions éphémères.

La section imagerie rassemble principalement les vidéos de concert de concerts passés. Le plan est de développer un peu cette zone. Qui sait la webdoc-fiction-témoignage-interactif-big-data sur la vie quotidienne de Grrrnd Zero « Tout pour La Cause rien pour les Autres - saison 1 : Crust beer et lingerie fine » sortira peut-être un jour. Et pourquoi pas un live stream de nos sessions cuisine ou du chantier ?

On va essayer de rassembler des liens à la cool dans cette section là aussi. Des sites qu'on aime bien, des projets qu'on jalouse, des trucs à lire à notre place, des images rigolades, ce genre de choses là.  

Les archives chaos sont les archives de TOUT le site depuis les début de gz, par ordre de publication.
Quelques trucs se sont peut-être perdus entre les différentes version du web, mais sinon on archive méthodiquement et tu peux tout explorer.

 

 

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Courts toujours - Francois Vogel / David Ellis / Luc Moullet

L'une des grosses claques de notre festival international du court-métrage de clermont de ce mois de février 2010, en dehors des séances spéciales de l'étrange festival,  c'est les courts de FRANCOIS VOGEL qui étaient représentés dans les catégories "labo" (bien fade cette année) et "courts francais" dont les installations vidéo nous ont le plus marqués. A noter la présence de notre ami BLU dont on vous parlait il y a quelques mois, qui a réalisé et présenté le court avec DAVID ELLIS (combo dispo ICI) avec une technique de motionpainting ultra impressionnante.  Le festival de Clermont nous a également permis de (re)découvrir des courts hilarants de LUC MOULLET, que l'on vous a déjà présenté lors d'une de nos projections à Gerland.

 

Petite sélection de courts de tout ce petit monde :

 

François Vogel - TOURNIS :

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permalien>>

 

 

David Ellis - TRUCK :

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permalien>>

 

 

Le reste de cette petite sélection de 8 courts-métrages dans "lire la suite >>"

Attention, certains ordis peuvent ramer pour afficher autant de vidéos sur une même page, je vous conseille d'ouvrir chaque vidéo via leur permalien dans un onglet différent de votre navigateur si c'est le cas.

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ah non pas dans mon nez

Quand, statistiquement, on a toujours deux chances sur trois de rater son bus le matin, le bus qui passe à des heures génialement aléatoires toutes les vingt minutes environ, pouvoir écouter Freckle Wars en reprenant son souffle rend le destin moins insupportable. Freckle Wars est un album d'Ecstatic Sunshine sorti en 2005, à l'époque où le groupe était encore un duo instrumental guitare/guitare ensorcelant. Avec leurs petits doigts agiles et leur sens de la mélodie qui bute, Matthew Papish et Dustin Wong composaient alors en quelques arpèges un formidable mélange qui purifie le teint, brassant gaiement la finesse de Deerhoof, la dextérité rythmique de Hella, les charges épiques de Daft Punk, la confiture de mûres, les chips au poivre, et tout.


ecstatic sunshine – ramontana

ecstatic sunshine – swirling hearts

ecstatic sunshine – perrier

ecstatic sunshine – pocket knife

 

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Le EP Living fut marqué par l'arrivée d'une batterie qui invitait tout un chacun à tressaillir à l'intérieur de lui-même. Ces premiers disques énonçaient un message limpide : Ecstatic Sunshine va réhausser la qualité de notre quotidien. Un message que 524 personnes ont entendu à l'époque, et que je n'ai entr'aperçu que récemment en vaquant sur soulseek.

ecstatic sunshine - anagram


Mais cette apogée fut interrompue par le départ de Wong, qui décida de se consacrer à l'entretien de sa coupe au bol ainsi qu'au groupe ninja-rock de Baltimore dont la chanteuse est une marmotte en baskets fluos (Ponytail, chez qui résonnent d'ailleurs des échos de Freckle Wars). Ecstatic Sunshine prit alors un tournant plus ambient/expé/pédales/laptop/on est pas des guignols, rappelant un peu trop d'autres bons groupes comme Ducktails ou Lucky Dragons, avec qui ils ont même sorti un split. Leur dernier album, Tomorrow's work, traduit effectivement ce virage esthétique qui, bien qu'honorable, n'a plus grand chose à voir avec la majesté des débuts. Il auraient pu changer de nom; c'est une légende, que tous les noms de groupes sont déjà pris.

 

Creature_from_the_Haunted_Sea

 

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noise & capitalisme

L'essai Noise & Capitalism, publié par un collectif de musicien-ne-s issu-e-s des musiques expérimentales, improvisées ou bâtardement rassemblées sous le terme générique de "noise", est un pavé de 200 pages traîtant du potentiel de subversion & d'émancipation de ces musiques dans le contexte néo-libéral actuel, contexte qui se nourrit de plus en plus de l'art, de la créativité individuelle et des contre-cultures pour donner un nouveau visage au capitalisme. La lecture de Noise & Capitalism peut être laborieuse, étant donné qu'il n' a été publié qu' en anglais et que le ton y est globalement académique, voici donc quelques passages traduits.

NOISE & CAPITALISM...............................................(extraits traduits)

"The Foundry n'est pas un vieux pub de l'East End mais il occupe un emplacement privilégié depuis lequel observer la transformation radicale de l'est de Londres depuis 15 ans. Parfait exemple de la réorientation de la force économique, depuis la production industrielle du Siècle des Lumières vers le tournant post-moderne de l'industrie du loisir/plaisir, le quartier désormais mondialement célèbre où se trouve The Foundry, Shoreditch, est passé d'une zone industrielle, quartier général & ligne de front du National Front, à un endroit branché pour clubs, DJs et groupes. Au sein de The Foundry, une ancienne usine, sont représentés à peu près tous les styles de musique underground par le biais de concerts, festivals, sound-systems, soirées "open mic" et même le rendez-vous régulier de la noise et de l'improvisation, Oligarch Shit Transfusion.

Cependant, alors qu'à Shoreditch s'effectuait cette transition, le mouvement de ses résidents s'est accéléré, passant d'artistes et de squatteurs vivant dans d'anciens entrepôts décrépis aux architectes, créateurs et graphistes. Aujourd'hui, les habitants y résidant sont une super-élite d'employés municipaux et quelques artistes stars ayant capitalisé sur la hausse rapide des valeurs immobilières. Il se trouve que les promoteurs avaient étudié la gentrification de Chelsea, et envoyé des artistes garder la place au chaud en attendant que l'endroit devienne suffisamment "cool" et que les prix de l'immobilier commencent à grimper. Leurs services n'étant plus nécessaires, les contrats de courte durée des artistes prirent fin et ils furent chassés de la zone, ainsi que toute personne n'ayant pas été capable de racheter au prix fort leur habitation. Pour les "esprits créatifs" qui avaient donné à l'endroit son cachet culturel et peuplé son réseau de bars et de cafés qui deviendraient bientôt la destination des chasseurs urbains de plaisirs branchés, le marché semblait injuste, comme si on les avait dépouillé de quelque chose sans rien en retour. Si Shoreditch est devenu une métaphore de la manière dont le capitalisme utilise la créativité à ses fins, The Foundry pourrait être un rappel que d'autres possibilités éxistent. Cependant, cet endroit sale et politisé coexiste avec la douce transformation du quartier en terrain de jeu pour les citoyens socialement ascendants de la ville-monde."

"Howard Slater affirme que le capital a transformé les relations de production afin d'imposer jusque dans nos propres sens son système de valorisation, la production de valeur étant passée de l'usine à l'"usine sans murs"; il parle de:

"La manière dont nos corps, nos membranes sensorielles, sont devenus non seulement le lieu sur-stimulé des messages de l'industrie médiatique et de la séduction subliminale, mais également des terrains cruciaux de la maintenance continue de nous-mêmes comme "points de circulation"."

"Si Slater a raison, un endroit comme The Foundry pourrait être considéré comme un point-clé de la lutte dans laquelle les artistes et musiciens expérimentent dans des conditions hostiles et se confrontent à l'industrie médiatique, à la soi-disante industrie "créative" et à leurs tentatives d'emprisonner, déformer et automatiser nos propres sens de perception et d'affectivité."

Anthony Iles in "Introduction"

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"A quel moment pensez-vous que la vraie innovation, la vraie expérimentation survient? Probablement quand les gens sont dans une situation d'insécurité nouvelle pour eux et qu'ils sont un peu indécis et effrayés. Ce sont les moments où les gens doivent repousser leurs limites. Les gens innovent lorsqu'ils sortent de leur confort familier."

"La musique improvisée a le potentiel de subvertir les formes classiques de production musicale, mais c'est à ses musiciens de s'y introduire afin de les déconstruire. Ouvrir de nouveaux champs de possibilités signifie devenir fragile jusqu'à détruire les peurs qui nous retiennent."

"Nous ne parlons pas ici de changer les conditions de travail de la majorité des gens, mais d'avoir conscience que la culture, la créativité et la communication sont en train de devenir les outils de "l'usine sans murs". Nous devons être suspicieux des manières dont les pratiques culturelles peuvent être exploitées par le capital. Pour cette raison, nous devons constamment questionner nos intentions, nos façons de faire et leurs relations aux conditions dans lesquelles nous agissons, afin d'éviter la récupération par un système qui produira des murs idéologiques autour de nous. Etre opposé à ces conditions signifie danger et insécurité."

Mattin in "Going Fragile"

Pour lire la suite des extraits ou télécharger le livre dans son intégralité, cliquer sur "lire la suite".

 

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l'appel (maléfique) de la forêt

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J’avais pourtant mis un post-it, mais je n’ai toujours pas parlé de Ben Frost, alors qu’on a récemment vécu peut-être la seule et unique « tempête » de neige de l’année, et que je ne vois pas ce qu’on pourrait écouter d’autres dans ces moments là. Donc là vite tout de suite, il faudrait sortir, marcher à découvert contre le vent, prendre le volant pour s’égarer de nuit, dans un endroit suffisamment désert et encore recouvert de neige, pour pouvoir enfin, écouter à la lumière des phares, « By The Throat ».

Sorti en octobre dernier sur Bedroom Community, cet album pourrait être la bande-son drone du prochain film de la prévention routière/de WWF/de David Lynch. On peut aussi penser à du Arvo Pärt tabassé à la scie sauteuse, étouffé dans du souffre et enterré à la pelle mécanique.

Après avoir fait des trucs plutôt ambient/post-rock, Ben Frost mélange, depuis Theory of Machines (2007), plutôt bien musique concrète, click and cuts et sonorités métal. En fait, c’est surtout depuis qu’il a émigré en Islande, que sa musique est devenue bien. Australien de naissance, on l’imagine bien débarquant de sa terre natale en short de plage et tong, ne pas se faire comprendre à cause de son accent délicat et finir par se perdre dans une forêt sombre et organique, traqué par une meute de loups. By the Throat serait alors le récit de cette arrivée chaleureuse.

L’analogie avec le territoire d’adoption de Frost est un peu trop pratique, mais difficile de ne pas penser tout au long du cd à des étendues inhumaines de roches et de lichens, à des distances solitaires, démesurées et inhospitalières. Ce « vide » d’hommes opposé au « plein » du sol, furieux et instable, forme l’épicentre permanent de By The Throat. Les guitares y sont des plaques tectoniques, elles se chevauchent comme des plaques d’aciers se froissent : dans des geysers d’étincelles amplifiées.

Ces saturations traversent de part en part By The Throat, que se soit sous la forme de cordes, de cuivres, d’hurlements bestiaux ou de chœurs fantomatiques (Peter Venkman Pt. 1 et 2). Dans Killshot, elles possèdent les guitares qui maltraitent alors mécaniquement la mélodie fragile du piano. Sur Híbakúsja, elles écrasent l’espace en lacérant un oppressant jeu de cordes, au point d’asphyxier les samples de voix.

Et finalement c’est très pratique pour prendre le temps de ruminer sur le vide de l'existence, les injustices sentimentales traversées et le décalage cuisant entre les talents dont au aurait besoin et ceux que l'on possède réellement.

Kill Shot Rouler sur l'autoroute sous la neige et oublier de freiner.

Híbakúsja Se perdre dans les bois avec son thermos de café vide.

Peter Venkman Pt. 1 / … Bill Murray courage

Leo Needs A New Pair of Shoes Un piano et un banjo font des raquettes

Through The Glass of The Roof Tentative de domptage d’un troupeau de grindcoreux à l’aide d’un laptop

Anouck organise un concert

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Je n'écoute jamais les groupes avant d'aller à un concert, en partie par flemme, en partie pour maintenir une part d'inconnu dans des soirées qui se ressemblent toutes ; et ce n'est pas parce que je co-organise celui-là que je vais faire une exception. Mais puisqu'on peut parler des livres qu'on a pas lu, on doit aussi pouvoir parler des groupes qu'on a pas entendu, ce que je vais m'empresser de faire afin de vous convaincre de la nécessité de venir voir Bird Names en concert (dimanche prochain, à grnd gerlande) au risque que l'angoisse de ne pas être au Bon endroit au Bon moment vous ronge avec ses petites dents pointues et pleines de tartre.

Au vu de leur page myspace, Bird Names viennent de loin - CHICAGO, Illinois - on peut donc raisonnablement penser qu'ils ne reviendront pas de sitôt. Une occasion peut-être unique donc, de voir un groupe de Country / Psychédélique / Garage (sauf qu'en fait c'est de la Pop /Freak folk) attrapés au vol en pleine tournée internationale (Brighton, Berlin, Lausanne). Les chansons en ligne ont une durée comprise entre 2 et 3.09 minutes, ce qui est court, ce qui est bien.

De plus ils ont une adresse gmail, des amis aux profils colorés, des commentaires élogieux, et des articles de presse dithyrambiques issus de journaux dont je n'ai jamais entendu parler qui citent à leur sujet Morricone, Thin Lizzy, Beefheart, Can, Os Mutantes, Animal Collective (duh), Taking Tiger Mountain By Strategy, Ariel Pink, et des enfants faisant de la musique avec leur boite à outils Fisher Price. Et comme ils le disent si bien eux-mêmes : "Since 2005 Bird Names has been making unique pop music in the American underground."

Last but not least, les photos du groupe montrent un sens du look impeccable, et un potentiel physique certain, ce qui rajoute un plus-produit par rapport à écouter l'album chez soi en regardant tomber la neige.

Franchement, même si j'étais pas obligée, je crois que j'irai quand même.

-texte uniquement composé en écoutant du ella fitzgerald, Rhythm is my business-

PS : heureusement, certains ont écouté Bird Names

Bird names - nature's Over

Bird names - new life

Bird names - words are the wheels

Fin du monde bientot - Un futur bien peinard


GZcompile


On a réussi à filer 150 DVD lors du concert sauvage de The Ex en décembre dernier, donc environ un tiers du public a pu repartir avec cet objet précieux.

En attendant l'édition Prestige (couverture sérigraphiée, blablabla), on vous livre en streaming et en download ces deux compils de vidéos de concerts filmés à Grnd Zero. 

Un futur bien peinard  : Kickball / Deerhoof / Xiu Xiu / Fat 32 / Black Dice / Animal Collective / François Virot / Kickball / Daniel Higgs / Ours Bipolaire.

Fin du monde bientot Melt Banana / Pneu / Deerhunter / Clara Clara / Lighting Bolt / Chewbacca / Volcano the bear / Pif le chiant.

Sur l'édition DVD il y a aussi des bonus, qu'on peut retrouver pour la plupart en fouillant dans la partie vidéo du site. Et on tardera pas à mettre les autres.


Un futur bien peinard
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Fin du monde bientot
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DOWNLOAD DE FIN DU MONDE BIENTOT >>


une rature, un clip

Notre groupe favori de hip hop lyonnais va enfin pouvoir devenir plus gros que les Boyz II Men.

 

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élégance et rongeurs morts

jaitropdebaskets

 

Dans How To Kill a Mocking Bird de Harper Lee, le narrateur est une petite fille un peu rebelle surnommée Scout, qui fronce les sourcils, se bat avec les gaçons et déteste porter des robes, tandis que son père, Héros de la Justice Morale des Hommes, se bat nuit et jour contre le Racisme en Alabama. Bref, la classe. On n'est donc pas très étonné qu'Emma Louise Niblett, pourtant déjà affublée d'un nom romanesque à sa naissance, ait choisi de s'appeler Scout.

Scout Niblett est donc une jeune Anglaise du Staffordshire qui émigra voilà une dizaine d'années aux Etats-Unis. Alors qu'elle approche paisiblement la quarantaine, Scout possède toujours ce même visage d'enfant pas facile et la voix qui va avec. Car, au delà de sa passion discrète pour l'astrologie et les perruques, Scout compose, joue, chante, émeut vivement. Sa voix pourrait être celle d'un moineau borgne qui décide pourtant de ne pas baisser les bras face aux turpitudes insensées qui s'abattent sur lui. Autrement dit, ce qui émane majestueusement de sa mâchoire serrée est un mélange d'immense fragilité et d'entêtement, de grâce et de ténacité, et ainsi de suite. Avec un dictionnaire des synonymes on peut déployer une liste interminable de dichotomies et bien s'amuser.

En gros, quand elle entame un refrain, ça rend souvent les yeux humides. Si elle n'avait pas la tête de Gollum mélangée à celle d'une collégienne déviante qui fait des expériences sur des rongeurs morts, elle serait Cat Power à la place de Cat Power, qui est quand même une grosse feignante depuis au moins dix ans.

Sinon, bla bla travail avec Steve Albini, bla bla 4 albums super chouettes, bla bla.

 

Le duo avec Bonnie Prince Billy, qui arracherait des larmes d'émotion au président de la Corée du Nord :

Scout - Kiss

Apprête-toi à recevoir la lumière :

Scout - Pom Poms

Scout - So much love to do

Scout - Into

Elle kiffe également nirvana et les vieilles chemises :

Scout - Lullaby For Scout In 10 Years

Comment rendre un méga-tube reggae grave et délicat ?

Scout - Uptown Top Ranking

Vivre au 21ème siècle nous conduit à soulever des Grandes Questions Importantes:

 

- Pourquoi la téléportation n'existe-t-elle pas ?

- Comment être amoureux dans un monde dévoré par le changement perpétuel et le narcissisme, où la moindre relation humaine un peu durable semble devenue impossible ?

- Et Pourquoi donc le groupe Aa est-il complètement inconnu ?



Si répondre à la première question est simple (le gouvernement nous cache tout, la téléportation a été découverte en 1993, tenez vous un peu au courant), les deux autres nous mettent face à l'Abyssal.


Concentrons-nous sur Aa et tentons d'amoindrir cette injustice. Avec trois batteries, un clavier, quatre voix, et la panoplie du parfait noiseux (pédales mystérieuses, micros bizarres), ils tentent de réaliser la synthèse entre le quotidien du Premier Homme Primitif et celui du Dernier Etre Urbain Sympa Et Cultivé Mais Un Peu Paumé Quand Même. Un joli vacarme tribal, entre Liars période Drum's Not Dead, les Boredoms et Tomb Raider 3.

Sauvage et groovy, surprenante et accessible, leur musique pourrait illustrer un documentaire sur les Tupinambas, peuplade rieuse dispersée dans la forêt amazonienne, ayant pour particularité de manger des gens dans des cérémonies festives et colorées.

Thurston Moore est fan du disque et les demande en copains Myspace, les Boredoms invitent les quatre membres du groupe pour 77 Boadrum, quelques blogs et magazines chantent la joie de découvrir un Grand Groupe et leur accolent des étiquettes barbares ("art-core krunk", "neo-no wave", "cauchemar dance-noise urbain", ce genre). Malgré tout ça, LE MONDE CONTINUE DE S'EN FOUTRE.

 

 

Aa - Good Ship : youpi c'est la kermesse des freaks

Aa - Thirteen : Pour que chacun, si un jour l'envie lui prend de chasser l'humain, ait quelque chose d'adéquat à mettre dans l'Ipod.

Aa - Time In : une minute étonnante

Aa - Fingers to fist : retour au calme

 

 

une cavalcade chamanique :

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romantisme en surgelé

Fernand_Khnopff_-_La_vieille_en_hiver

 

Clang Sayne, c’est Laura Hyland (chant, guitare acoustique), James O Sullivan (guitare électrique), Matthew Fisher (percussions) et Peter March (bass), tous issus de la scène impro/free jazz londonienne. Ils viennent de sortir un premier album  de folk-tourmentée, tous ensemble, en live, sans post-production ni effets truc truc, pour être plus dans la communion de l’instant dépressif. Ça s’appelle Winterlands, et c’est un joli CD à écouter quand il fait froid, calfeutré sous une tonne de lainage en attendant que le café se fasse. C’est plutôt de saison.

Après, selon un petit sondage de proximité, ça peut faire penser à un truc médiéval, pendant quelques secondes à Tool, ou à de la peinture symbolique. Mais aussi au Starsailor de Tim Buckley. C’est surtout très romantique, ça parle beaucoup de nature, de maternité, de mort et d’océan. Ce qui pourrait être assez rébarbatif, sans la voix de Laura Hyland qui donne vie à l’album en chavirant sans cesse entre douceur suicidaire et colère viscérale. C’est parfois ennuyeux et larmoyant, genre je-réfléchis-beaucoup-et-je-laisse-de-la-place-au-silence. Mais une fois dans l’humeur, c’est parfois très beau, fragile et incertain comme une silhouette perdue dans la neige.

Bref, c’est très lyrique.


Le morceau Lady’s Grey Allotment, illustre bien la tension mélancolique du disque

 

A Death and A Vision a été remarqué par Wire sur la compile Wire Tapper 22, c’est un peu la classe.

Grain Of Sand est utile pour justifier son indiscipline sentimentale.

Shipwrecks pourrait conclure une histoire impossible.

A LA UNE

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