Bien qu'aujourd'hui encore en cryostase,le webzinegrrrndzero est toujours là. Il reprend des forces et pourra bientôt battre la campagne comme un fier animal béat courant après ses nouvelles passions éphémères.
La sectionimagerierassemble principalement les vidéos de concert de concerts passés. Le plan est de développer un peu cette zone. Qui sait la webdoc-fiction-témoignage-interactif-big-data sur la vie quotidienne de Grrrnd Zero « Tout pour La Cause rien pour les Autres - saison 1 : Crust beer et lingerie fine » sortira peut-être un jour. Et pourquoi pas un live stream de nos sessions cuisine ou du chantier ?
On va essayer de rassembler des liens à la cool dans cette section là aussi. Des sites qu'on aime bien, des projets qu'on jalouse, des trucs à lire à notre place, des images rigolades, ce genre de choses là.
Lesarchives chaossont les archives de TOUT le site depuis les début de gz, par ordre de publication. Quelques trucs se sont peut-être perdus entre les différentes version du web, mais sinon on archive méthodiquement et tu peux tout explorer.
On entendit alors jaillir une voix plaintive du haut du CMP de la montagne escarpée : "Alors j'ai beaucoup écouté ce disque de remixes d'une reprise de Very Friendly de Throbbing Gristle par A.I.D.S Wolf ces derniers temps.
Very Friendly est un charmant morceau qui raconte l'histoire de comment un couple meurtrier s'est fait découvert et dénoncé, et certainement une blague critique sur le fait que ces meurtriers avaient dû être décrits comme "Very Friendly" par leur voisinage interrogé dans la presse.
La reprise est issue de March to the Sea.
A.I.D.S Wolf était un groupe canadien des années 2000 - 2010, passés par Grrrnd Zero lors d'une époque géologique antérieure, iels sont notamment cité.e.s par Guttersnipe comme source d'inspiration. C'est à la fois vénère et plein de vie, ça jaillit et ça coupe tout en renvoyant quelque chose de très lumineux dans son exubérance. Les remixes sont fait par quelques zouzous comme John Olson de Wolf Eyes ou Emeralds bien expérimentés de l'expérimental et j'aime particulièrement les tonalités un peu solaire qu'y impulse Weasel Walter, ça tape dur ... quel plaisir ! Quel booohneur !
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Et alors en parlant de Throbbing Gristle, il faut dire que l'autobiographie de Cosey Fanni Tutti, traduite par Fanny Quément (aka DJ Lolo Tuerie) est un livre important, qu'il est très éclairant et rafraichissant à lire, dans le sens où il induit un peu de lucidité sur des réalités matérielles et émotionelles dans les représentations de vies artistiques souvent fantasmées ou bien qu'on ne sait pas bien comment tout cela a pu être possible, ni même avoir quelque sens et qui paraît aujourd'hui à la fois historique et d'une pertinence constamment renouvellée.
La première fois que j'ai entendu parler de Throbbing Gristle ou de COUM c'était à une discussion après une Troisième Oreille au Périscope où se posaient des questions et discussions après une session d'écoute, notamment sur ce qui avait pu prendre le contrepoint de ce qu'il existait et existe de conservateur dans les mouvements issus du punk.
Puis le documentaire de Marie Losier, qui avait été projeté chez Tony m'a aiguillé un peu sur la musique industrielle (du nom de Industrial Records que tenait Throbbing Gristle). Il y a aussi eu, même si ils ne s'en revendiquent pas, Bourbonese Qualk ou Nocturnal Emissions. J'ai mis du temps à comprendre ce que ces gens avaient fait, le culte qui en découlait et l'importance radicale des choses qu'ils et elle avait développé aux lisières explosées et retournées des mondes de l'art visuel ou performatif et de la musique, en jouant avec certaines limites techniques et conceptuelles, et en cherchant sous tout le choc, le détournement et la subversion un monde d'amour (et de discipline.)
Alors que le dispositif pervers et computationnel derrière le pass sanitaire se déploît, nous tirant toujours plus loin dans des relations humaines toujours plus fliquées et médiées par des algorithmes, la radicalité des propositions artistiques et des recherches de réappropriations radicales de vie.
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Et puisqu'on est dans la musique extrême pour sauver le monde, une amie m'a fait découvrir cet album il y a deux mois et c'est vraiment très bien. Au-delà du fait que le titre des morceaux dit exactement ce que c'est comme instruments électroniques et ce que ça signifie pour iel, ce qu'iel l'a influencé, ça éclate bien, en jouant avec les limites de la culture club. Ce sont des percussions et des textures qui trouent bien les perceptions du temps et du réel avec une mise en abîme critique de la culture-technique club et musique laptop assez satisfaisante."
"Dans ce 3e numéro de Ventoline, on déterre des reliques d’enfance, des histoires de migrations et de construction identitaire quand on est à la fois blanche et noire; on discute encore et toujours des relations entre le propre et le sale, le design et l’underground, le travail et l’amatorat; on parle de nos exigences et de ce que les autres attendent de nous; et puis parfois, forcément, on parle des relous."
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Dernière Brigade Cynophile :
50e épisode Brigade Cyno sur Lyl radio hier, alors en vrac il y avait deux extraits de la compilation “Par les Damné.e.s de la terre, des voix de luttes 1969-1988” conçue par Rocé, dernier achat compulsif parisien mais ça valait le coup; des merveilles de chez Little Axe Records (le joueur de kaban somali à la voix de velours Mohammed Kooshin et chant maori des Îles Cook avec la jeune Anna Makirere); de la minimal wave australienne début 80s (David Chesworth de Essendon Airport) et de 2020 (Trevor, projet solo de James Vinciguerra, non seulement batteur de Total Control mais aussi super graphiste et dessinateur); la dream pop de A.R. Kane, un titre yéyé/blues/gothique du premier album de Hache Tendre; des souvenirs de concerts clandos du mois dernier qui m'ont bien fait frissonner (Naomie Klaus, And The et Megabasse, le solo de Pierre "double manche" Bujeau), et d'un concert beaucoup plus lointain dont je me rappelle surtout le contexte (Libérez à GZ en 2014, à l'époque où B et H squattaient un appart dans les pentes et chez qui le groupe a splitté parce qu'ils formaient un trio amoureux impossible ); et pour finir un morceau entendu dans New York 1997 de John Carpenter, la scène où Snake entre dans un cabaret en friche où des prisonniers travestis chantent en choeur "Shoot a cop / With a gun / The Big Apple is plenty of fun / Stab a priest / With a fork / And you'll spend your vacation in New York", en gros du Liza Minnelli version thug anarchiste et c'est évidemment très entêtant...
Bon weekend!
LENA LESCA – AUX TORTIONNAIRES
KOOSHIN – NAFTA ARAMIDA
SLIMANE AZEM, CHEIKH NOURREDINE – LA CARTE DE RESIDENCE
AND THE – FEUX D'ARTIFICE (DUB)
A.R. KANE – CRAZY BLUE
DAVID CHESWORTH – SCHOOLBOOKS
TREVOR – ROMP WITH MONTY
NAOMIE KLAUS – SORRY WE CAN'T MAKE LOVE
LIBEREZ – EXERCISE RESTRAINT (pt. 1)
MEGABASSE – LE SHORT FORT
HACHE TENDRE – LA ROBE BLANCHE
ANNA MAKIRERE – TAKY MAMA
JOHN CARPENTER / NICK CASTLE – EVERYONE'S COMING TO NEW YORK
Écrit par Strasbourg-pallette Strasbourg-paillette
Allonger des ronds, faire des ovales, l'oboles pour les struggling DIY venues de Strasbourg peut-être qu'iels arrêteront de nous faire jalouser avec toutes ces compiles
Du reste laissons Patrick Google préciser les conditions de la transaction :
COMPILATION EN SOUTIEN À LA SALLE DIY LE DIAMANT D'OR.
Le covid et les politiques culturelles mettant particulièrement à l'épreuve la survie des petites salles indépendantes (qui doivent continuer à payer un loyer sans pouvoir maintenir leurs activités), nous vous invitons à faire un don pour le Diamant D'Or si la compilation vous a plu et que votre porte-feuille vous le permet (le lien est au dessus). Toute l'équipe de bénévole vous remercie et on espère vous voir très très vite!
"Tu marchais dans la rue comme la rue marchais en toi, la profusions de murs et de voiture, de surfaces vitrées, de squelettes sous chairs et de moteurs envoiturées chorégraphiant un malodorant ballet de faisceaux de désirs, d'argent et de représentations laissait ta matière cérébrale en bataille aux aguets flottants d'une trame musicale sur laquelle poser son attention défoncée comme une mine à ciel ouvert dans le mordor canadien.
On avait levé le couvre-feu en coupant des mains qui venait rendre sens à une noyade qui n'en avait que pour les esprits bellicisés porteurs de banane qui voulait en découdre avec des ennemis fabulés. Micro-fascisme et macro-fascisme prenaient en tenaille les contours des déraisons souhaitables, la chute de pression atmosphérisque attisait les conflits de broutille, les simplicités étaient traquées comme jadis les vies intérieures, les jardins communaux commes secrets avant elles. Gare aux fatigues tapies."
Ces lignes ne voulaient rien dire pour notre cyborg d'enquête pourtant faire semblant de les lire permettait de faire écran.
"Je ne me suis pas pris des cannettes de bières dans la gueule dans les années 90 pour qu'on joue de la musique comme ça"
"J'ai dû monter les aigues de la batterie sinon on entendait que la basse"
supplément bonus : cet album de Daniel Dariel résultantes de moments d'intenses concentrations tel qu'on ne peut plus qu'en rêver quand on s'est neuro-foutu-en-l'air quand on a trop doomscrollé (but don't worry plasticity exists ! read up about Catherine Malabou if it vibes with you et prends un peu plus soin de toi mon ange). Des plages de percussions génératives qui excitent les néguentropies cérébrales et les crash-méditations les plus reposantes, des découpes faîtes dans des dizaines d'heures de bidouillages ordinateurées, du trifouillage de système à taux de satisfaction élévé, :
écoutes profondes dans des zones commerciales des balkans ou de belgique, dérives attentives, jazz et synthétismes organiques des cavernes, mélanges de ricochets et ode aux incubations lentes, à l'écoute qui immerge tranquillement.