(affiche par Ko Kimura)
Tacocat (Punk-Pop / US / Hardly Art)
+ TAULARD (Synth-Pop / Grenoble )Le mardi 10 mai 2016,
Le Périscope, 13 rue Delandine, Métro Perrache - Lyon 2ème.
« Les humains ont cette étrange manie de catégoriser la moitié d'entre eux dans un créneau "niche". Comme si les histoires de meufs n'étaient pas de vraies histoires - comme si les chevaux, avoir ses règles ou se faire harceler sur internet n'était pas aussi intéressant que les pets de bière, les Monster Trucks et harceler les gens. C'est pour ça que Tacocat est radical : pas parce qu'un groupe majoritairement féminin est une nouveauté particulièrement déconcertante, mais parce que leur art s'inspire d'expériences où le genre, tout en étant au premier plan, est aussi neutralisé. Ça n'est pas des trucs de filles, mais des trucs de gens. C'est normal. C'est tout et rien, c'est la vie.
Les quatre vrais meilleurs amis dans la vie - Emily Nokes (voix, tambourin), Eric Randal (guitare), Lelah Maupin (batterie) et Bree McKenna (basse) - se sont rencontrés à l'adolescence, ont monté le groupe il y a huit années pendant lesquelles ils ont construit à la fois leurs vies et leur son ensemble. Traîner avec Tacocat et écouter Tacocat sont des expériences étonnamment similaires, un peu comme la meilleure teuf de votre vie où, au lieu de jouer des coudes pour briller socialement tout le monde veut juste manger des bonbons, parler de *Sassy Magazine* de SF, des changements de dynamique culturelle et de mauvaises expériences avec les hommes.
"Lost Time" (en référence à X-Files), le troisième album studio de Tacocat, est leur premier avec le producteur Erik Blood. "Je le décrirais globalement comme un sorcier magnifique" explique Nokes. "On trouve qu'il a fait passer l'album à un niveau supérieur, le niveau sorcier." Le son de Blood est vaste et chaleureux, il amène une plénitude aux pétillantes mélodies propres à Tacocat. Le groupe apparaît sur ce dernier album comme glorieusement juvénile tout en étant franc et sage, aussi catchy que substantiel. "Men Explain Things to Me" assassine la condescendance masculine à grand coups de guitare surf sarcastique. "The Internet" écrabouille les trolls avec une efficacité si satisfaisante qu'on a envie de le transformer en gâteau musical pour le dévorer. "Your place is so low/Human mosquito".
Un des plus gros obstacles du féminisme a toujours été qu'on ne lui permet pas d'être fun. Tacocat accorde à cette notion tout le crédit qu'elle mérite en l'ignorant totalement et en composant des pop songs fun, rigolotes et désinvoltes sur leurs obsessions et leurs colères : la pilule du lendemain, les bains de minuit, les lycéennes qui aiment les chevaux (“they know the different breeds of all their favorite steeds!”), les bourrins qui transforment leur quartier en toilettes géantes tous les week-ends. En huit ans, Tacocat ont construit quelque chose de plus grand qu'eux. Ils ont encouragé l'émergence d'une scène punk féministe à Seattle si dynamique qu'elle traverse les frontières et rend la notion de "girl band" plus obsolète encore. Il n'y a plus de "girl bands" à Seattle. Juste des groupes. À ce sujet, Nokes s'amuse : "Les femmes... En fait elles sont comme nous !"
–Lindy West
Synth-pop héroïco-fragile tubesque
https://taulard.bandcamp.com/
"Un ignoble groupe de hipster à synthétiseur qui chante son mal être bourgeois en français"
- Daminos Duquatrin
PAF : 6€ en préventes
