LIEU : Grnd Gerland 40 rue Pré Gaudry - LYON 7 - M° Ligne C Jean Jaurès
CRËVECOEUR
Dire de CRËVECOEUR qu'ils passent inaperçus en France est une évidence des plus crasses.
Cette injustice (injustifiée) ne manque pas d'être soulignée par le nombre improbable de concerts et tournées à l'étranger, terre d'accueil hospitalière pour ce groupe géographiquement inclassable (Tucson Arizona, Bohème tchèque..?).
Musicalement, on fait le grand écart entre les cavalcades d'Ennio Morricone, les élans marriachis de Calexico et les petites pièces bricolées de Yann Tiersen ou Pascal Comelade.
Un premier album sorti sur DSA (Sylvain Chauveau, Pascal Comelade, Ulan Bator), un deuxième sur Denovali (enregistré par Richard Formby, cf. Herman Düne, Hood, Mogwai, etc..), une poignée de single sur un obscur label lyonnais et des premières parties prestigieuses (Shannon Wright, Karate, Sophia, Do Make Say Think, Castanets, Dead Meadow) complètent ce maigre texte de présentation décidément pas à la hauteur du groupe.
Duo américain d'Athens, Georgie, composé d'Amanda et Jeremy, respectivement violoniste de Shannon Wright et batteur de The Low Low's.
Normalement, rien que cette phrase devrait suffire à vous faire venir, mais je vais quand même développer un peu.
A l'instar de leur collègues de tournée, ils utilisent tout un attirail d'instruments qui font "gling-gling" (xylophone), "frrrrt-frrrrrt" (violon), "tiiiiiiiiiiiing" (triangle) ou encore "vouuuuuuuuuuu-vaaaaaaaaaaaaaaaaaa" (accordéon, onomatopée approximative) et qu'on n'a pas trop l'occasion d'entendre à Grnd Zero.
La voix d'Amanda rappelle par moment celle de PJ Harvey, mais c'est pas trop grave, l'ensemble donne une pop sombre, intimiste, en parfait contre-point du folk-des-grandes-étendues (désert de Mojave, parking d'Auchan de Vénissieux) de Crëvecoeur.
Matt et Bubba Kadane sont frères depuis leur plus jeune age.
Alors que la plupart des enfants jouent (bêtement) avec des jouets, eux ont très tôt écrit ensemble des chansons pour tromper l'ennui d'un début d'existence à Wichita Falls, Texas.
[banalités habituelles sur les classiques débuts, premiers groupes bas-de-gamme, premiers concerts tombés dans l'oubli, persévérance, travail, opportunités, maison de disque, reconnaissance publique, etc...]
Un programme esthétique ambitieux (expression copyrightée Fripouille) : mettre la tristesse sur un piédestal, la vénérer, lui rendre hommage, puis la souiller.
C'est ce que Matt et Bubba s'évertueront à réaliser dans BEDHEAD, groupe générateur à lui seul de l'étiquette "slow-core", doté une discographie aussi éparse que prestigieuse (3 albums indispensables en 8 ans sur Touch&Go).
Suite à des difficultés d'ordre relationnel, BEDHEAD disparait, mais pas les frères Kadane.
Ils recrutent une star underground de l'underground américain, Chris Brokaw (cf. plus bas), et montent rapidement THE NEW YEAR pour continuer le travail de sape : rythmique neurasthénique, accords et arpèges qui trainent des pieds, chant qui donne envie de se pendre, puis, vers 01mn52, l'éclaircie salvatrice.
Celle qui te fait choisir le gaz plutot que la corde.
La preuve par l'image :
Et pour finir, voici la vidéo d'une des plus belles chansons de mai 2004, qui a sûrement provoqué à l'époque une hausse élevée du nombre de suicides (ou de relations sexuelles hors mariage) :
THE NEW YEAR - The end's not near
Tu n'es pas encore découragé par la longueur et la médiocrité de ce texte de présentation ?
D'autres infos sur les autres groupes de la soirée en cliquant sur "lire la suite"...
Cela devrait suffire à vous convaincre de la vitale nécessité de venir le voir.Un peu plus tôt dans la soirée, Hervé Boghossian vous proposera du bruit produit avec bon goût et distinction, tandis que notre héros local nouvelle-star-de-la-presse-culturelle-française François Virot fêtera la sortie de son premier album avec ses couinements élégants et arpèges mignons.
ATTENTION : malgré ce qu'essaie de nous faire croire l'organisateur perfide de cette soirée (cf fly ci-dessus), le concert aura bien lieu le MERCREDI 29 octobre 2008, pour la bonne raison que le mardi 29 octobre 2008 n'existe pas.
Supersonic Rocketship (Norvège - musique fine et intelligente)
Supersonic Rocketship est un quartet formé par des élèves du département jazz de l'université de Trondheim et de l'école de musique d'Oslo. La formation a commencé par jouer du jazz comptemporain classique, puis a élargi ses influences au rock, à la musique improvisée en général et au free jazz. La plupart des compositions sont écrites par les membres du groupe eux-mêmes.
Jørgen Mathisen [ saxophones ] Even Helte Hermansen [ guitare ] Ola Høyer [ basse ] Dag Erik Knedal Andersen [ batterie ]
Kandinsky a d'abord été un simple duo guitare/ batterie, pour devenir 2 ans après sa création un groupe à géometrie variable (sans guitare !!??), jouant une musique improvisée et libre de toute catégorisation. Les membres actuels viennent tous d'horizons musicaux différents : Matthieu Perraud [basse] Gael Moissonnier [voix, microphones] Frank garcia [batterie] Ernest [electronique] John Kaced [claviers]
NO AGE + DANIEL HIGGS + Chora/Hunter Gracchus + White Circle Crime Club 20 H - 7 euros - Grnd Gerland
Avec leurs riffs sensass et leur dégaine de cool dudes en bermudas qui arpentent le désert dans un film de gus van sant, No Age est un groupe californien. Ils sont deux, mais vu que le guitariste joue avec à peu près 800 pédales, on dirait qu'ils sont trois ou quatre.
Généralement c'est le batteur qui chante, avec une voix détachée vaguement criarde. Quand il a fini son couplet, le guitariste enclenche un machin qui fait que le son devient énorme, tandis que l'autre profite de sa corpulence sèche et musclée pour taper sur une pearl qui doit coûter dans les 5000 $. Musicalement, c'est de la pop faite par des punks qui ont écouté toutes sortes de musiques bizarres. Ca peut aussi évoquer Hüsker Dü, les grandes heures de l'indie rock étudiant, Sonic Youth, la sueur adolescente et le bruit des vagues.
Deux Albums, deux ères
Weirdo Ripper, une compile de leurs 45 tours, résume deux années de profusion discographique, de don de soi à la cause de the smell et de performances exaltées dans des lieux improbables (bibliothèques, restaurant éthiopien, le salon de ton correspondant à Tramptown, Texas). Cet album est TROP BIEN, il donne envie de plonger dans l'océan tel un hareng sauvage, libre et fier. Mots clés : émotion : everybody's down trisomie : boy void errance : neck escaper production âpre : i wanna sleep
Nouns, deuxième album, marque un virage american pie/backstreet boys. Signature sur Sub Pop, clip sur Mtv, les gars de Radiohead qui se mettent à arborer des T-shirts No Age sur scène, bref, ça devient n'importe quoi. En toute logique, nos amis intégristes haussent désormais les épaules avec mépris à la simple mention de leur nom. Nous persistons à penser que si le traitement bubblegum du son de ce disque leur a effectivement fait perdre un peu de leur pureté originelle, les morceaux sont (presque) toujours aussi bons. Mots clés : acné : here should be my home plage : things i did when i was dead grenadine : teen creeps production clean : eraser
Ceux d'entre nous qui ont vu No Age récemment l'ont fait dans des conditions extrêmes (gros festivals, première partie de groupe nauséabond, accompagnés d'une copine qui vomit partout et nous empêche de suivre le concert...) Alors voilà, on est revenus de tout ça comme certains sont revenus du vietnam, et on s'est dit que :
1) leur plan de tournée était quand même douteux 2) on aimerait bien les revoir dans un environnement moins anxiogène
Merci à Mr Spunt, nos voeux seront exaucés le 30 octobre.
Sinon Daniel Higgs (calvitie/barbe/blues/folk/débordements divers) c'est génial, faut vite qu'on écrive quelque chose dessus. Voilà quand même quelques images :