ABE VIGODA - punk + fête de la pastèque + nuit des morts à mexico
+ RAMONA CORDOVA - prince folk - koala conceptuel barbu à la voix féérique
+THE MAE SHI - pop + punk + joie + lobotomie + voix éraillées
+ GOOD FOR COWS -impro batterie/contrebasse - avec Ches Smith le batteur des stars (john zorn, fred frith, xiu xiu...)
20h 30 HEURE REELLE - 6 euros et + si t'arrives tard non vraiment allez s'il te plait viens tôt
AbeVigoda est un groupe de quatre garçons de Los Angeles, d'origine chicanos pour la plupart, qui participent activement à la scène de The Smell, la salle DIY, oecuménique et pas chère où s'investissent des groupes comme Silver Daggers, Health, Mika Miko ou No Age.
Leurs premiers albums, Sky Route/Star Roof et Kid City, auguraient déjà quelque chose de radieux et turbulent, le premier rappelant Arab On Radar ou Old Time Relijun, le second un western mis en musique par Talking Heads.
Skeleton, leur dernier album est le produit de trois révélations : les abe vigoda ont beaucoup écouté Turn into something (dernier morceau sur Feels d'Animal Collective), travaillé leurs arpèges chaloupés/dansants, et découvert le gel douche à la papaye. Par la force des choses, ils s'en sont inspirés pour réaliser un album tropical-calypso-punk qui panache joie/jubilation/félicité et dark attitude.
On passe de l'averse tropicale avant l'arc-en-ciel:
Ramon est une petite créature miraculeuse qui fait aimer les voix de castrats même aux nerds les plus endurcis. Il vient de Philadelphie, a pris le nom de sa grand-mère comme pseudonyme et arbore souvent un bonnet à la Jacques-Yves Cousteau. Oui, le choix du bonnet influence souvent notre amour pour un groupe. Certains morceaux qu'il chante de sa voix fluette et chevrotante ressemblent à des berceuses mélancoliques de vieille nourrice tannée par la vie, d'autres partent vers la pop lo-fi, et d'autres encore prennent une allure flamenco-tortillas-vas-y-tape-du-talon. De la folk céleste, majestueuse, halal et universelle.
The Mae Shi est un groupe de Los Angeles qui, jadis, faisait du punk expérimental hystérique et qui, depuis leur recomposition, fait du punk pop gospel disco hystérique. Quand ils jouent ils font des grimaces et de grand gestes avec leurs bras, ce qui n'est pas signe d'agressivité mais plutôt de jubilation primaire.
Un bon groupe. Ches Smith (le batteur) est un dieu vivant et il a des expressions faciales hypnotisantes. Parfois John Dieterich de Deerhoof joue avec eux, il a failli venir mais finalement non car il veut voir Jesus Lizard à Villette Sonique. Quel looseur.
POCAHAUNTED(not not fun - psyché/weird/drone/folk - US)
Difficile de trouver une étiquette pour ce duo composé d'Amanda Brown et de Bethany Cosentino (Los Angeles). On pourrait tout aussi bien parler de folk chamanique, de drone sous peyotl ou bien encore de noise lancinante pour qualifier leur vingtaine d'albums sortis depuis 2006, mais on serait surement encore loin du compte... On retrouve ces sorties sur bon nombre de labels obscurs qui font vivre cette scène étrange et excitante mise en avant par les débuts d'animal collective ou encore les défunts raccoo-oo-oon. Que ce soit en cassette, en vinyle ou en cdr, l'artwork est toujours soigné : composé de collages ou de dessins à la croisée du psychédélisme et du dadaïsme. Not not fun, Night people, Ruralfaune, Fuck it tapes, Digitalis records, Woodsist, Release the Bats ou encore Ecstatic peace, la liste des labels qui ont été conquis par la musique chamanique de Pocahaunted est longue mais irréprochable tant leur boulot de défrichage et d'expérimentation nous permet de découvrir sans cesse de nouvelles formations. Les Pocahaunted multiplient également les splits et autres participations à des compiles (avec Robedoor, Mythical beast, Cristina Carter (Charalambides), Tova Olson, Orphan Fairytale... bref encore une belle séance de name dropping si l'on veut citer toutes leurs jolies collaborations). Elles tournent en Europe avec Sun Araw (du label not not fun) qui les soutiennent/accompagnent/secondent en backing band comme pour leur récents concerts aux US. Bref, pas besoin de vous dire que j'attends leur venue en Europe depuis un bon moment…
SUN ARAW(Not not fun - weid folk/l'été/ la plage - US)
Sun Araw, c'est le groupe parfait pour entamer l'été. Leur musique évoque tout autant de longues sessions de drone tropical que de longues nuits de jam noise sur la plage avec une simple guitare, un synthé trituré et un max de delay sur la voix. C'est un peu comme si l'on retrouvait les beach boys en plein trip psyché dont la réalité tournerait au ralenti, voire même à rebrousse temps (ce qui ferait forcément plaisir à mon cher P.K.Dick). Sun Araw est également sur le label not not fun et un petit tour sur leur site vous permettra de voir leurs différents albums sur K7 et vinyle ainsi que leurs différents splits.
BLACK VATICAN(Night people - Andy Roche solo+projections court expé - US)
Andy Roche du groupe américain Black Vatican profitera de son passage en France et des concerts de Pocahaunted à Paris et à Lyon pour présenter son court-métrage "tête de mort". Il jouera également en solo pendant la projection du court. Black Vatican est un groupe qui a sorti un album cassette sur Night people (le label de Raccoo-oo-oon) et un split LP chez Locust music avec le groupe True Primes.
Bref, weird folk sur court-métrage expé, hmmmm yummy !
RURALFAUNE COLLECTIVE (Label's band - drone/weird/noise/expé - Angers)
Ruralfaune collective est un groupe d'Angers créé par les gens qui se cachent derrière l'excellent label Ruralfaune. Ils produisent une musique bien à l'image des sorties du label, de la folk étrange, psyché, drone, noise, tout un tas d'influences qui raviront les fans du genre. Leurs concerts sont plutôt rares et réservés à quelques événements d'exception comme cette tournée européenne de Pocahaunted. Ils ont joué en novembre dernier à l'IAO festival à Bordeaux.
Pour en apprendre un peu plus, on peut lire une interview du label ruralfaune sur le site de GZ : ICI (bientôt) Ils apporteront également une distro du label, qui vous permettra le soir même de découvrir leurs classieux artwork et le choix assez dingue de groupes expé, ce qu'on trouve rarement chez un label francais.
L'acte fondateur de notre bon vieux GZ est un concert qui a eu lieu il y a plus de 4 ans. Ce premier concert donc, c'était Lightning Bolt : on a quasiment ouvert Grnd histoire d'avoir un endroit où les faire passer. Nous étions déjà experts en marketing sauvage complètement dérégulé, on raconte même qu'il y a encore quelques affiches qui trainent dans l'agglomération.
Pour ceux qui auraient passé les 5 dernières années enfermés dans une cave, rappelons que Lightning Bolt est l'un des six groupes au monde ayant le pouvoir de remettre radicalement en cause la vie de ceux qui les voient en concert.
Un bassiste virtuose et placide, un batteur post-humain. A même le sol, au milieu des gens. Et c'est tout.
Une vidéo de leur passage en novembre dernier et quelques mp3 pour entrevoir la Vérité (mets toi debout, éteins la lumière, trouve le bouton pour passer en plein écran) :
Oui, quelque chose qui ne ressemble à rien d'autre, qui broie le punk, le hardcore, la noise, une rave party de 1988 et les bisounours. Le genre de groupe voué à enfanter un nombre d'ersatz infini, avec plus ou moins de malheur. Un groupe qui a bien quelques années d'avance, indubitablement destiné à un culte extrême par les générations futures qui nous jalouseront jusqu'à la fin des temps.
Lightning Bolt, notre boussole, notre bouée, notre étalon, la puissance de l'orage, l'innocence de la victime, la joie hystérique, la candeur crust, la dernière lueur d'espoir avant la fin du monde. Le groupe préféré de nombreuses personnes à la qualité de vie irréprochable.
Alors on oublie tout, qu'on travaille trop, qu'on se sent seul, que notre couple va mal, que nos meilleurs amis nous ont trahi, qu'on est accro à des substances douteuses, que notre frère est interné à l'asile psychiatrique, que notre soeur écoute Michel Berger, que nous serons bientôt morts.
Après un précédent passage au grnd et un autre au Sonic par un morne mois d'octobre 2006 qui restera un mètre étalon en termes de volume sonore, de bruitisme, de tension palpable et d'hystérie collective pour les 30 personnes qui devaient s'y trouver, MONNO reviennent cet année avec un nouvel album en forme de virage en épingle à cheveu. Les rythmes sont ralentis à l'extrême, finies (ou presque) les agressions grind-noise sur-brutales, place à l'oppression beaucoup plus pernicieuse d'un indus décharné et primitif. Monno revient aux sources des Swans et de Godflesh, se joue des répétitions et des rythmiques pachydermiques. Le son dans son ensemble se fait plus éthéré, et quant au sax du grandAntoine Chessex il se fond en une nappe monocorde de reverb et de saturation. Ce minimalisme jusqu'au boutiste, déroutant au premier abord après la déferlante de 'Error' ,se fraie rapidement un chemin jusqu'à nos oreilles en mal de fréquences lascives. Plus rien ne se détache vraiment de cette masse sonore poisseuse et rampante. On est très curieux de savoir ce que ça peut donner en live, les effets seront certainement très différents du blocage, de l'hallucination et de la suspension temporelle observés chez les sujets présents lors des précédentes représentations. Toutefois, les mp3s qu'on a mis ci-dessous ne sont que peu représentatifs, étant donné que Hull est le seul morceau rapide de Ghosts et que les autres sont issus de Error. Alors n'hésitez pas à être curieux et à écouter les albums en entier.
Lors du dernier concert de Lightning Bolt au Grnd Vaise nous avons eu quelques soucis avec des personnes du public qui ont apparemment des difficultés à séparer musique "violente" et/ou brutale et attitude violente et brutale.
On tient donc à mettre plusieurs choses au clair cette fois. L'autogestion de Grnd Zero et notre volonté d'être les moins contraignants possibles vis à vis du public (pas de palpation à l'entrée, droit d'entrer et sortir de la salle, droit d'amener ses boissons...) sont des choix politiques qui ne peuvent fonctionner que si en retour le public fait l’effort de se discipliner et d’agir intelligemment. Cela veut dire que l’on doit quand même tout faire pour éviter de laisser la place à d’éventuels dérapages ou comportements qui peuvent porter atteinte à l’intégrité physique des spectateurs. Autrement dit, il n’y a par exemple pas le droit d’entrer avec des récipients en verre dans la salle, histoire que personne ne se retrouve avec un tesson de bouteille incrusté dans l’œil. Il n’y a pas non plus le droit de slammer depuis la mezzanine sur un public plus ou moins attentif à ce qu’il se passe au dessus de sa tête, histoire que personne ne reparte en fauteuil roulant de la salle. Le fait que l’orga soit moins identifiable et moins musclée que dans les salles "traditionnelles" ne traduit pas une absence totale de règles. Donc, nous nous réservons le droit de mettre dehors les personnes qui arrivent complètement bourrées en nous promettant de foutre le bordel, par exemple. Contrairement à ce que l’on a pu nous lancer à la face, nous « assumons de faire jouer Lightning Bolt », et il est complètement aberrant d’avancer qu’un concert de Lightning Bolt DOIT être un déversement d’hormones masculines et l’occasion inévitable de s’adonner aux comportements les plus débiles et dangereux. Pour les mâles excités qui ont besoin d’un défouloir, faites du sport et contrôlez vous.
Xiu Xiu est un de nos héros (numéro sept ou huit dans notre Top 10 Mondial Collectif). A l'origine, c'est le projet de Jamie Stewart, un monsieur extrêmement talentueux qui abuse des UV, perturbé dans sa pré-adolescence par David Bowie et le post punk de Joy Division. En grandissant il s'est mis à manger de tout : noise, electro, folk, pop, rock expérimental... Songwriter génial, sa voix de chèvre mutante a cependant tendance à faire fuir en courant déconcerter les plus sensibles lors des premières écoutes. Il fut assez vite rejoint par sa cousine, et puis d'autres gens. Mais là on s'en fout, puisque sur cette tournée il est tout seul. Pour se rassurer, il amènera quand même son bronzage, ses t shirts trop serrés et son regard pénétrant.
Parfois il trouve que la vie est laide et banale :
On peut lire les (très bons) textes de tous ces morceaux juste là.
Action Beat = Punk + No Wave + Bruit + Plein de batteries + Plein de guitares + Les vieux sonic youth + Glenn Branca + Les Chippendales = un groupe pas mal sur disque et incroyable en live
Wouwou, voilà le Grand Retour des Rois Mages de New York, Black dice.
Ces êtres jouent une musique qu'on pourrait qualifier d'électronique / chamanique / tribale / un peu bizarre.
Connus avant tout pour être les potes bruitistes d'Animal "brother sport" Collective (même label, mêmes tournées, visiblement mêmes drogues, top friend myspace, amitié sincère), Black dice c'est un peu la première barrière de la musique expérimentale à franchir avant de pouvoir s'effondrer dans les méandres. Bref. Les premières barrières, c'est beau :
Dernièrement, ils nous ont sorti un disque (Repo) chez paw tracks. Une suite logique à Load Blown et Broken Ear Record, plus catchy/moins austère que leurs débuts, encore plus cool, genre soleil quoi. Du Black Dice en short, polo, casquette tropicale, en plein minigolf, coucher de soleil et menthe à l'eau.
C’est pas si complexe à l’écoute, on entend certes des blips et des sons trifouillés, mais aussi un truc pop, même « groove », le mot qui fait peur. Ce côté grosses basses booty/Mtv Pulse, mêlé à ces bidouillages intempestifs, fait de Black Dice une entité totalement inattaquable.
FINALLY PUNK (Texas girl punk entre les Raincoats & les Minutemen)
Lorsqu'on demande à Tobi Vail de Bikini Kill de décrire Finally Punk, elle répond que c'est exactement le genre de groupes auquel Bikini Kill cherchait à donner naissance. La musique de Finally Punk est excitante parce qu'elle fait écho au précepte de leurs grands-pères des Big Boys (qui venaient eux aussi d'Austin): "Now go start your own band". Elles ont un jour ramassé des instruments et formé leur propre groupe, car personne n'allait le faire à leur place. Le résultat est digne de la longue liste de groupes féminins cruciaux dont elles s'inspirent, des Raincoats à Mika Miko, du post-punk suffisamment approximatif pour que ça reste frais, les membres s'échangeant leurs instruments au fil des chansons pour créer une cacophonie chaotique et géniale.
+ TITS (USA, avec la chanteuse de Death Sentence Panda)
T.I.T.S est composé de quatre ladies de San Francisco, connues singulièrement comme Kim West (chanteuse/multi-instrumentiste de Death Sentence: Panda!), Abbey Kerins, Mary Elizabeth Yarbrough et Wendy Farina. Le nom de leur groupe est un acronyme changeant, l'une des meilleures variantes étant Technicolor Inner Troll Syndrome. Le quartet a déjà sorti un split-album avec le groupe anglais entièrement féminin Leopard Leg et son 1er album "Second Base" vient de paraître sur le label anglais Upset The Rhythm. Oscillant entre un free rock noise expérimental et bordélique mélangeant hardiment des références funky doom-pop avec de la no wave et du black-metal, le son de T.I.TS. évoque des réminiscences aussi variées que Sabbath, The Shop Assistants, Boris ou Christian Death avec quelques répétitions à la Terry Riley/Eno ajoutées pour faire bonne mesure, même si le souffle de leurs "grandes soeurs" les Riot Grrrls n'est jamais très loin. Intenses, sauvages, cosmiques, tels sont les concerts de T.I.T.S.
SURRENDER (San Francisco, anarcho-punk mélodique rappelant les premiers Chumbawamba, Crass ou Flux of Pink Indians) site: www.lastwhiteflag.org + PASSION ARMEE (Lyon, punk froid & sombre, entre Killing Joke & Joy Division) site: http://bienvenus.homelinux.org/~passionarmee/ (quand ça marche) + DAILY O.D. (Grenoble, punk-hardcore)
BARBE A POP #14 - BROUKIE BROUK #4 - GOUGNOUX # 186
SAMEDI 23 MAI -20H30 - 7euros - Grnd Gerland
Une conspiration d'hommes bouclés à la barbe souvent négligée vous propose une oasis de douceur alors que tempêteront une fois encore dans les rues lyonnaises Laurent Garnier et ses aficionados. Nous vous offrons refuge. Saisissez votre chance. Optez pour le salut terrestre.
PHOSPHORESCENT - Folk soul brother (Brooklyn)
Alors lui, ça a pas été facile de le faire passer. Merci à Matthew Houck ( le gars discret qui choisit un nom comme Phosphorescent pour faire croire qu'il est un groupe) pour son insistance auprès d'un vague tourneur belge récalcitrant à l'idée de faire jouer des groupes ailleurs que dans des Smac.
Phosphorescent, donc, c'est une sorte de Will Oldham/Bonnie Prince Billy, c'est à dire un brave type sympa qui a su rester simple et qui, pour compenser un système pileux exubérant, a entrepris de dédier sa vie à la folk de gay musique délicate et subtile, qu'il confectionne dans les sous-bois en pensant à des trucs tristes (il fait froid, on est seuls, la fin est proche, le téléphone capte rien, j'ai vraiment trop de poils sur les épaules).
Son physique beaucoup moins ingrat que celui du père Oldham nous suggère qu'il n'est en définitive pas nécessaire d'avoir un front de dix-neuf centimètres pour disposer de cordes vocales qui, à la seconde où elles entrent en vibration, sont capables d'ébranler nos corps de jeunes citadins lassés de tout. Après quelques écoutes, on se retrouve facilement à faire des roulades arrière tout seul au milieu des biches du parc de la tête d'or, colmater avec sa propre salive un nid d'oiseau cassé, embrasser des arbres sur la bouche. En plus il a un joli bonnet.