Cette proposition de l'artiste plasticienne Diane réa est une expérimentation plastique qui part de son intérêt pour les sous-vêtements, les chaussures et les gestes chorégraphiques qui sont mis au service de l’expression d’une féminité. Les sous-vêtements constituent le sous costume de la féminité. Ils fonctionnent en tant que seconde peau. Cette dernière a pour but de sculpter le corps d’en changer l’aspect en surface en bref de faire illusion, de tromper l'œil. Le corps se retrouve alors très souvent serré, attaché, gainé.
Pour Diane Réa, il y a un parallèle évident entre les sous-vêtements féminins et la sculpture. Que ce soit l’armature en tiges métalliques, ou bien l'ajout ou le retrait de matière, dans le cas du sous-vêtement la matière étant la chair.
L’idée de ce projet est de jouer avec ces notions de rendre visible l'invisible et de détourner les outils de la féminité. Qui sont parfois des outils d’injonctions à un certain type de corps. Ce détournement passe aussi par un questionnement autour de l’identité queer. De l'extrême féminité de la showgirl ou de la strip-teaseuse à celui du drag l'exagération, le détournement d’un genre est une façon d’exprimer son identité en dehors des codes de représentations hétéronormés. Diane Réa croit en l’utilisation et le renversement des outils de l’oppression à des fins émancipatrices. Ce projet d'installation fonctionne ainsi comme une allégorie de ce geste.
Avec ce projet le but est d'étirer encore plus sous vêtement comme on étire un collant autour de sa jambe, de l'éclater dans l'espace et dans l’architecture. Que le dessous devient dessus. Diane Réa crée ainsi un parallèle entre le corps et l’architecture par exemple en appliquant au mur des faux cuir qui deviennent support ou encore en posant autour d’une fenêtre des faux cils pour lui donner un regard de biche.
Couplé à ce projet de sculpture/installation, Diane Réa proposera une performance chorégraphique autour du geste d'entraide de réajustement du sous-vêtement. Un geste, une incarnation pratique de la sororité.
Exposition le 7 décembre et performance à 20H