Lightning Bolt (ou le retour de l'être aimé)
L'acte fondateur de notre bon vieux GZ est un concert qui a eu lieu il y a plus de 4 ans. Ce premier concert donc, c'était Lightning Bolt : on a quasiment ouvert Grnd histoire d'avoir un endroit où les faire passer. Nous étions déjà experts en marketing sauvage complètement dérégulé, on raconte même qu'il y a encore quelques affiches qui trainent dans l'agglomération.
Pour ceux qui auraient passé les 5 dernières années enfermés dans une cave, rappelons que Lightning Bolt est l'un des six groupes au monde ayant le pouvoir de remettre radicalement en cause la vie de ceux qui les voient en concert.
Un bassiste virtuose et placide, un batteur post-humain. A même le sol, au milieu des gens. Et c'est tout.
Une vidéo de leur passage en novembre dernier et quelques mp3 pour entrevoir la Vérité (mets toi debout, éteins la lumière, trouve le bouton pour passer en plein écran) :
Oui, quelque chose qui ne ressemble à rien d'autre, qui broie le punk, le hardcore, la noise, une rave party de 1988 et les bisounours. Le genre de groupe voué à enfanter un nombre d'ersatz infini, avec plus ou moins de malheur. Un groupe qui a bien quelques années d'avance, indubitablement destiné à un culte extrême par les générations futures qui nous jalouseront jusqu'à la fin des temps.
Lightning Bolt - Saint Jacques
Lightning Bolt - crown of storms
Lightning Bolt, notre boussole, notre bouée, notre étalon, la puissance de l'orage, l'innocence de la victime, la joie hystérique, la candeur crust, la dernière lueur d'espoir avant la fin du monde. Le groupe préféré de nombreuses personnes à la qualité de vie irréprochable.
Alors on oublie tout, qu'on travaille trop, qu'on se sent seul, que notre couple va mal, que nos meilleurs amis nous ont trahi, qu'on est accro à des substances douteuses, que notre frère est interné à l'asile psychiatrique, que notre soeur écoute Michel Berger, que nous serons bientôt morts.
Monno (Bruit blanc + Noise d'outre tombe + SunnO))) + Drone vampyrique)
Après un précédent passage au grnd et un autre au Sonic par un morne mois d'octobre 2006 qui restera un mètre étalon en termes de volume sonore, de bruitisme, de tension palpable et d'hystérie collective pour les 30 personnes qui devaient s'y trouver, MONNO reviennent cet année avec un nouvel album en forme de virage en épingle à cheveu. Les rythmes sont ralentis à l'extrême, finies (ou presque) les agressions grind-noise sur-brutales, place à l'oppression beaucoup plus pernicieuse d'un indus décharné et primitif. Monno revient aux sources des Swans et de Godflesh, se joue des répétitions et des rythmiques pachydermiques. Le son dans son ensemble se fait plus éthéré, et quant au sax du grandAntoine Chessex il se fond en une nappe monocorde de reverb et de saturation. Ce minimalisme jusqu'au boutiste, déroutant au premier abord après la déferlante de 'Error' ,se fraie rapidement un chemin jusqu'à nos oreilles en mal de fréquences lascives. Plus rien ne se détache vraiment de cette masse sonore poisseuse et rampante. On est très curieux de savoir ce que ça peut donner en live, les effets seront certainement très différents du blocage, de l'hallucination et de la suspension temporelle observés chez les sujets présents lors des précédentes représentations. Toutefois, les mp3s qu'on a mis ci-dessous ne sont que peu représentatifs, étant donné que Hull est le seul morceau rapide de Ghosts et que les autres sont issus de Error. Alors n'hésitez pas à être curieux et à écouter les albums en entier.
QUELQUES PRECISIONS NECESSAIRES
Lors du dernier concert de Lightning Bolt au Grnd Vaise nous avons eu quelques soucis avec des personnes du public qui ont apparemment des difficultés à séparer musique "violente" et/ou brutale et attitude violente et brutale.
On tient donc à mettre plusieurs choses au clair cette fois. L'autogestion de Grnd Zero et notre volonté d'être les moins contraignants possibles vis à vis du public (pas de palpation à l'entrée, droit d'entrer et sortir de la salle, droit d'amener ses boissons...) sont des choix politiques qui ne peuvent fonctionner que si en retour le public fait l’effort de se discipliner et d’agir intelligemment. Cela veut dire que l’on doit quand même tout faire pour éviter de laisser la place à d’éventuels dérapages ou comportements qui peuvent porter atteinte à l’intégrité physique des spectateurs. Autrement dit, il n’y a par exemple pas le droit d’entrer avec des récipients en verre dans la salle, histoire que personne ne se retrouve avec un tesson de bouteille incrusté dans l’œil. Il n’y a pas non plus le droit de slammer depuis la mezzanine sur un public plus ou moins attentif à ce qu’il se passe au dessus de sa tête, histoire que personne ne reparte en fauteuil roulant de la salle. Le fait que l’orga soit moins identifiable et moins musclée que dans les salles "traditionnelles" ne traduit pas une absence totale de règles. Donc, nous nous réservons le droit de mettre dehors les personnes qui arrivent complètement bourrées en nous promettant de foutre le bordel, par exemple. Contrairement à ce que l’on a pu nous lancer à la face, nous « assumons de faire jouer Lightning Bolt », et il est complètement aberrant d’avancer qu’un concert de Lightning Bolt DOIT être un déversement d’hormones masculines et l’occasion inévitable de s’adonner aux comportements les plus débiles et dangereux. Pour les mâles excités qui ont besoin d’un défouloir, faites du sport et contrôlez vous.