Grnd zero vous présentera le 6 mai une prestation atypique en nos murs, car si nous ne sommes pas avares d'expérimentations sonores, il est bien rare que nous laissions parler les corps. J'ai rencontré Ephia et Raphaël lors d'une représentation de "Chaos Anatomique", une pièce alliant danse, ombres chinoises et ambiances sonores qu'ils ont montée avec la compagnie Scolopendre. Dans ce spectacle reprenant des éléments de butô, Ephia mime l'impossible rencontre de l'écorché et de l'aveugle dans un dialogue avec une toile de fond éclairée en ombres chinoises, animée de petites marionnettes en fil de fer. Cette pièce mériterait que l'on s'y attarde bien plus longtemps, peut-être lors d'un prochain article dans la section magazine. En attendant, le mieux est encore de contempler cette vidéo filmée lors de la représentation :
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Aujourd'hui Ephia sera toujours accompagnée de Raphaël, qui devrait nous proposer une scénographie à base de structures en papier maché éclairées de l'intérieur. Tony Di Napoli nous fera découvrir la lithophonie, c'est à dire ni plus ni moins que des pierres taillées pour jouer de la musique, et enfin Benoit Cancoin et sa contrebasse achèveront de nous emporter vers les cieux lointains de la joie intense, du fourmillement extatique et de l'émerveillement ébahi. En guise d'introduction, ils ont choisi de proposer ce texte issu de "Le Prométhée mal enchaîné" d'André Gide:
«Je leur donnais le feu, la flamme et tous les arts dont une flamme est l’aliment. Echauffant leur esprit en eux je fis éclore la dévorante croyance au progrès. Et je me réjouissais que la santé de l’homme s’usât à le produire. – Non plus croyance au bien, mais malade espérance du mieux. La croyance au progrès, Messieurs, c’était leur aigle. Notre aigle est notre raison d’être, Messieurs… L’histoire de l’homme, c’est l’histoire des aigles, Messieurs"