Le Sonic 4 quai des Etroits, 69005 Lyon metro/tram Perrache _________________
Balmorhea (post-rock orchestré / Texas, USA) Ils ont emprunté leur nom à un oasis Texan, et au fur et à mesure des écoutes on comprend pourquoi. Balmorhea, c'est ce qu'on pourrait appeler du post-rock acoustique. De la musique instrumentale à renfort de violon, violoncelle, et banjo. La pochette de leur dernier album illustre assez bien leur musique, que l'on peut essayer de résumer en 5 termes essentiels : immensité désertique, sable fin, cactus, mélancolie, et douceur d'un soir d'été. Programme chargé s'il en est. Moins populaires que leurs homologues Texans de This Will Destroy You, ils ont peu de choses à leur envier (à part peut être la barbe et la chemise à carreaux). Pour comprendre l'ampleur de leur musique, il est essentiel d'oublier ce piètre article, et surtout de regarder cette video: http://vimeo.com/1745080 http://www.myspace.com/balmorhea
Ora Cogan (folk girl / Vancouver, Canada) Ora Cogan est une de ces folkeuses qui sentent bon l'encens et les feuilles d'automne (les couchers de soleil aussi). Moins hippie qu'une Alela Diane, moins déprimante qu'une Marissa Nadler, elle distille une folk sèche et parfaitement fascinante. A écouter absoluement, le remarquable "your not free" http://www.myspace.com/oracogan
No NeCK blues band (psychéweird, freenoise - US harlem)
Pour notre retour à Vaise, voilà l'un des groupes les plus étranges du monde, qui incarne depuis une douzaine d'albums en 15 ans d'existence le meilleur de la scène weirdo-psyché-noise New Yorkaise :No Neck Blues Band (aka NNCK pour les nerds psychotiques). Leurs performances live à sept sur scène, radicales, tantôt improvisées tantôt maitrisées, rappellent tout autant les happenings scéniques des Excepter ou les mélodies accrocheuses des Volcano The bear, mais en encore plus fou... et ce n'est pas Thurston qui nous contredira : Thurston Moore (helmsman of the greatest band ever in the history of the universe, Sonic Youth) claims they're "the greatest band ever in the history of the universe"
NNCK, c'est un peu comme si Lynch décidait de filmer un concert improbable d'images et de sons dans une dimension parrallèle où tout le monde serait né addict au D-liss, la dernière drogue neuropsychédélique. Une vidéo pour se rendre compte de l'étrangeté de la chose (Ce n'est pas une défaillance de votre écran. N'essayez pas de régler l'image. Nous maîtrisons à présent toutes les retransmissions) :
Part Wild Horses Mane On Both Sides (impro-noisy, Lyon/UK)
Duo composé de Pascal et kelly, batterie/flute traversière pour des impros expé et noisy. Pascal a déjà une cassette sortie sur l'excellent label Night People (des Raccoo-oo-oon) et est devenu le troisième membre des motherfucking le temps de quelques concerts, leur apportant des impros à la batterie tout en maitrise et en retenue. Kelly, quant à elle, au delà de quelques collaborations avec des groupes de passages (comme Helhesten récemment), fait partie d'un duo avec Elisa, que l'on a pu voir à grand guignol et au sonic. Ce sera probablement l'un des derniers concert de PArt Wild Horses à lyon, avant leur retour en Angleterre après 2 années lyonnaises remplies d'impro et de bruit qui nous ont fait le plus grand bien.
Pas la peine de présenter ces frères terribles de la noise puisqu'ils ont l'habitude d'écumer les premieres parties (et le bar) de Grrrnd Zero. Comment programmer NNCK, sans ajouter MF en premières partie ? C'est une question à laquelle nous ne tenterons jamais de répondre, puisqu'ils représentent dignement la scène noise improvisée locale.
Une introduction enthousiaste MoHa! est un groupe norvégien que l'on peut sobrement qualifier de GENIAL. Il produit des morceaux instrumentaux énergiques à tendance bruitiste.
Ils ont joué à Grnd l'année dernière. On était dix huit, on a vibré de bonheur et d'incrédulité, puis on a repensé à ce moment avant de dormir, tous les soirs, pendant trois bonnes semaines.
Alors là on les fait Prix Libre, on va coller des affiches sur les métros/les bus/les panneaux Jc Decaux, harceler les passants avec nos flyers, enfin bref, tenter une fois de plus d'attirer le peuple dans une grande liesse multiculturelle. Car en concert, nous en sommes persuadés, Moha est un miracle qui peut plaire aux punks, aux indie rockers, aux snobs, aux métalleux, voire à ta cousine qui porte un t-shirt Belle and Sebastian et qui va bien se demander ce qui lui arrive.
Voilà deux mp3, mais ils donnent une idée bien maigre de ce que ça donne en concert:
Après un premier album qui se cherche un peu ("salut, on aime les Ruins et la musique concrète"), ils sortent en 2007 Norwegianism, une série de morceaux très courts mais difficiles à suivre. Après une seule écoute, on a un peu de mal à se rappeler ce qu’on a entendu, même en prenant trois nurofen. La première moitié du disque évoque une rafale de crises d’épilepsie, tandis que la deuxième occupe des contrées plus cotonneuses et s’intéresse plus à la texture des sons qu’à la charge d’énergie dégagée.
Sur One-Way Ticket to Candyland, sorti fin 2008, les norvégiens dévient un peu de cette direction pour devenir un vrai groupe de rock viril. Ils intègrent à leur formule des principes que les pires snobs d’entre nous jugeront vulgaires : riffs sous créatine, répétitions dessinant des figures rythmiques. Les équilibres ainsi formés sont ensuite perturbés et redéfinis environ toutes les six secondes. Ils passent donc d’une musique « arythmique » à une musique « rythmiquement complexe », pour un résultat beaucoup plus direct et même assez funky, n'ayons pas peur des mots.
Nous pouvons affirmer sereinement qu’avec cet album, la musique de MoHa devient à même de procurer une jouissance physique primaire (et plus « seulement » les picotements auditifs et cérébraux que pouvaient produire leurs disques précédents).
Ca se rapproche parfois dangereusement de Lightning Bolt, sans leurs élans lyriques « jouons des hymnes de stade au pied de l'arc en ciel », et avec un côté bruitiste plus affirmé. On pense aussi à Hella ou aux divers trucs de Mike Patton (Fantomas, surtout), pour la fascination maniaque accordée aux constructions rythmiques, ce hobby pervers camouflant sans doute des handicaps émotionnels sérieux. Des prestations qui font mal aux yeux
Quand on les voit en concert, on doit bien admettre que ce puissant fouillis sonore est produit par seulement deux bonhommes. Le premier joue de la batterie comme un dieu grec et déclenche aussi parfois des sons électroniques, notamment à l’aide de micros-contacts fixés sur sa batterie. Le deuxième réalise la prouesse assez incompréhensible de jouer très vite et très bien du synthétiseur et de la guitare en même temps. Accessoirement, le duo est taquin, et se plaît à empêcher le public de voir tout ça en plaçant face à lui des spots qui l'inondent d'aveuglantes lumières.
That Fucking Tank : Duo parfois trio en provenance de Leeds en Angleterre. Une musique savante mais merveilleusement bancale, un set de batterie minimaliste, un gratteux qui se prend pour un bassiste...et ça donne un truc entre US Maple, Shellac et Don Caballero... www.myspace.com/landsandbody
Triviale Beauté : De la cold wave faite par de grands enfants....entre Goblin et Depeche Mode en passant par Suicide : www.myspace.com/trivialebeaut
Head of Wantastiquet : Ou un des mercenaires de Sunburned Hand Of The Man....solo impro banjo/guitare avec un nouveau disque sur Father Yod/Ecstatic Peace... www.myspace.com/headofwantastiquet
Une alliance de simplicité brute et de raffinement, produit d'une panoplie instrumentale digne d'un enfant farouche mais créatif qui s'enferme dans sa cabane en haut d'un arbre pour composer des ballades dont se moqueraient les autres de sa classe. Bien qu'ils habitent l'endroit où un grand nombre de jeunes urbains en quête de bon goût perpétuel songent parfois à s'exiler, leur musique dégage avant tout quelque chose de subtilement forestier et pastoral (oué, rien que ça). Quand ils se mettent à chanter, ils ont l'habitude de prendre des voix de fausset, à la façon d'un bee-gee éraillé ou d'un bûcheron rabougri qui voudrait imiter Billie Holiday en coupant du bois. Dit comme ça, ça fait peur, mais le résultat est réussi.
A part ça, Woods est un groupe à la formation difficile à suivre. Aujourd'hui, elle semble s'être à peu près stabilisée autour de Jeremy Earl, Jarvis Taveniere et Lucas Crane. Le premier est fan de pop et s'occupe de Fuck it tapes et Woodsist (deux super labels au grain lo-fi très caractéristique, produisant un nombre honorable de groupes qui nous font paraître le temps moins long). Le deuxième joue aussi avec les punks de meneguar, et le troisième provient de l'univers coloré de la noise snob (il s'amuse avec un laptop et un lecteur cassette dans Nonhorse).
Le premier album (how to survive in the woods) a été enregistré dans une cave avec un seul micro. Il est très bien :
Et maintenant, pour Songs of shame, leur petit dernier, on en est (presque) au vrai studio. Je mettrai des extraits demain, là je viens de choper le disque sur soulseek.
Le 8 avril, il y aura aussi Gael Gallagher et une formation toute neuve regroupant Bronzy "Damien Grange" Mc Dada, Ludivine Cypher et Arnaud 808.
Health + 4 Treck (monsieur bricolage/londres) Burne (basse batterie fébriles/Lyon)
20 h 30 - 5 euros
Derrière les cols v et les pulls criards, Health est un groupe de Los Angeles qui fait du noise rock aux accents dance. Oui, dance, groove, disco, shake ton booty sur le dancefloor.
Une brève description : Des rythmiques guerrières et des guitares tremblantes, qui contrastent avec un chant éthéré et monocorde. Au milieu des morceaux les plus tribaux (ils ont écouté avec attention Drum's Not Dead des Liars), on trouve des titres moins convulsifs faisant penser à une sorte d'italo-dance no-wave, genre buvons des cocktails pétillants pour dissiper nos appréhensions devant la finitude. Un truc qui les distinguerait aussi d'une très large partie des autres mortels est l'usage du zoothorn, procédé qui permute micro et pédales de guitares et donne cet effet "incantation de sirène dépressive".
Des amitiés paradoxales : A la base, ils viennent de la scène punk de Los Angeles. Album enregistré à The Smell, copinage avec No age, Foot Village, Abe Vigoda... Ca ne les a pas empêchés de sortir un album de remixes disco, ni de partager un 45 tours et des tournées avec les hypeux insupportables de Crystal Castles.
Une conclusion éloquente :
Une amie chère qui, en attendant le 25 avril, coche méticuleusement chaque case de son calendrier, me suggérait: "t'as qu'à dire que c'est un peu la musique interne que tu dois entendre quand tu as un masque à oxygène, couché sur un brancard d'ambulance qui va très vite". On n'est pas loin.
Dans un cliquetis de fracas sonores et visuels émergent ces performances méca-électroniques et toujours uniques. Pour ce Wake Up! Tour 2009 sont réunis autant d'expériences synesthesiques, des jeux en permanence sur la corde raide avec les limites du support celluloïd. Des évènements sonores et visuels concrets réunis dans des environnements machiniques saturés pour un chant du cygne en hommage au support cinématographique, appelé à disparaitre. Ritournelles de boucles, ballet de collages, de textures concrètes, de griffures, brûlures, saturations dans un univers expérimental en expansion où se côtoient allègrement destructions et circonvolutions de sons et de lumière pour une acception élargie du cinéma.
Musique/bruitages: Tokage {ambient-noise} + Overload Collapse {power noise} Performance cinéma expérimental : Sara Tocchetti & Ricardo da Silva