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“S’étant chaussée, [...]“, Le Zola et Le Bal des Ardents
Présentent :

JEUDI 8 OCTOBRE

Séance unique & exceptionnelle !!!

Projection-Rencontre autour du film

“L’ÉCHAPPÉE, A LA POURSUITE D'ANNIE LE BRUN"

En présence de la réalisatrice Valérie Minetto et de la coscénariste Cécile Vargaftig.

20 H 30

Au CINÉMA LE ZOLA

117, Cours Émile Zola, 69100 Villeurbanne

Métro : Ligne A arrêt République

Tarif normal : 6,70 Euros

Autres tarifs, voir sur le site du Zola : http://www.lezola.com/

Table de presse par Le Bal des Ardents.


Extraits vidéo :

https://vimeo.com/119568248

https://vimeo.com/119568249

https://vimeo.com/119774040

 
Synopsis

La lecture est un voyage qui enflamme l’esprit et élargit l’horizon. Parfois, on découvre un auteur et on ne veut plus le quitter. Annie Le Brun est une poète et essayiste française de notre temps. Sa pensée interroge le réel pour mieux célébrer l’imaginaire, invoque la liberté intérieure contre la servitude volontaire, et revendique le désir comme arme de discernement dans un monde ébloui où l’ombre n’a plus sa place. Ce film est l’histoire passionnelle d’un lecteur, incarné par le plus singulier des acteurs français, Michel Fau, pour cet esprit hors du commun.


ANNIE LE BRUN

Née en 1942, Annie Le Brun a participé aux dernières années du mouvement surréaliste. Parallèlement à des textes lyriques récemment réunis dans "Ombre pour ombre" (Gallimard, 2005), elle a publié, entre autres, des essais dont "Lâchez tout" (1977) contre l'embrigadement idéologique du néo-féminisme, suivi par "Les châteaux de la subversion" (1982) à propos du Roman noir, puis en introduction à l’œuvre complète du marquis de Sade, "Soudain un bloc d'abîme, Sade" (1985) et "Vingt milles lieues sous les mots, Raymond Roussel" (1994) chez Jean-Jacques Pauvert. Concernant la poésie, on se référera à "Appel d'air" (1989) et "Qui vive" (1991). Signalons enfin une analyse critique de ce temps "Du trop de réalité" (2000). En 2010, "Si rien avait une forme, ce serait cela" aborde le problème de la représentation comme une question autant poétique que politique. "Les arcs-en-ciel du noir, Victor Hugo" (2012) tient lieu de catalogue à l'exposition qu'elle conçoit à la maison de Victor Hugo.

Annie Le Brun a été en 2014 l'auteur de l'exposition consacrée à Sade au Musée d'Orsay et du livre qui l'accompagne, "Attaquer le soleil".


VALÉRIE MINETTO

Après des études à l'école des Arts décoratifs de Nice et à la Fémis, Valérie Minetto réalise un court métrage, "Tête d'ange", puis un moyen métrage très remarqué, "Adolescents" (1999). Elle enchaîne avec plusieurs films de danse contemporaine : "Beaux gestes à Moscou", "Moscou entre ciel et terre", festival du réel 2003.

Son premier long métrage de fiction, "Oublier Cheyenne", est sélectionné par l'Acid à Cannes et sort en 2006. Elle revient ensuite au documentaire, avec "Dans les jardins de mon père", sur le poète Bernard Vargaftig et "Mine, de fil en aiguille", sur la costumière Mine Barral-Vergez. En 2009, elle réalise "Pas de politique à table", une fiction pour France 2 (sélection Fipa), puis s'engage dans la longue aventure de "L'échappée, à la poursuite d'Annie Le Brun".

Elle prépare actuellement son second long métrage de fiction, "Que demande le peuple", et mène, parallèlement à son activité de cinéaste, un travail de plasticienne.


CÉCILE VARGAFTIG

Cécile Vargaftig est scénariste de cinéma depuis 1990.

Elle a co-écrit avec leurs réalisateurs plus d'une dizaine de films sortis en salle à ce jour, parmi lesquels "Le Ciel de Paris" (Michel Béna), "Le Lait de la tendresse humaine" (Dominique Cabrera), "Stormy weather" (Solveig Anspach), "La Femme invisible" (Agathe Teyssier), "Jeunesse" (Justine Malle) ou encore "Des étoiles" (Dyana Gaye).

"L'échappée, à la poursuite d'Annie Le Brun" est sa quatrième collaboration avec Valérie Minetto, après "Oublier Cheyenne", "Dans les jardins de mon père" et "Pas de politique à table". Elle est également écrivain, avec cinq livres publiés à ce jour : "Frédérique" (J'ai lu), "Laisser Frémir" (Julliard), "Fantômette se pacse" (Au diable Vauvert), "Les nouveaux nouveaux mystères de Paris" (Au diable Vauvert) et "Ma nuit d'octobre" (Nouvelles éditions Cécile Defaut).


MICHEL FAU

Michel Fau se forme au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, avec pour professeurs, Pierre Vial, Michel Bouquet et Gérard Desarthe.

Sa rencontre avec Olivier Py est décisive (La Servante, Le Visage d'Orphée, L'Apocalypse Joyeuse...). Il travaille aussi sous la direction de nombreux autres metteurs en scène, parmi lesquels Eric Vigner, Olivier Desbordes, Jean Gillibert... Metteur en scène lui-même, il dirige Le Misanthrope et Maison de Poupée, entre autres. Il met en scène également des opérettes.

On a pu le voir au cinéma dans de nombreux films (Albert Dupontel, Dominik Moll, François Ozon...) ; et à la télévision (Benoît Jacquot, Nina Companeez...).

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"N’eus-je pas une fois une jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d’or, — trop de chance ! Par quel crime, par quelle erreur, ai-je mérité

 ma faiblesse actuelle ?"

Quand on regarde le film de Valérie Minetto s’échappant à la poursuite d’Annie Le Brun, on est frappé, ému, par la très grande beauté des images. Mais pas la beauté des images pour la beauté des images, pas celle de « l'art pour l’art ». Mais par des images qui pointent, indiquent et interrogent un ailleurs, toujours à portée d’yeux, de vue.

S’il s’agit de tenir la route, c’est toujours pour s’en écarter coûte que coûte. Le grand départ est pour de bon, devant nous : il s’offre à nous. En plein jour ou, de préférence, en pleine nuit : elle est très sombre et très lumineuse à la fois, individuelle et vaste. Confidences dangereuses, mettant en danger … la route simple et droite. Mettant en danger le réel (imposé), et soi-même. Impressions neuves, décantées des artifices, des oripeaux, qui arrivent à refaire le vide comme pour la première fois, comme lors de cette première fois ... où nous avons vu le monde. Redécouverte de ce que l’on peut voir, et ce par l’intermédiaire d’images choisies, redevenant signifiantes et significatives. Redécouverte rendant sensible, palpable, en un mot, visible, des impressions de lecture, les impressions d’une lecture s’approfondissant grâce aux images présentées d'un monde bel et bien ressenti, celui-ci profondément réel et irréel à la fois.

Pour paraphraser en quelque sorte Annie Le Brun, c’est comme si la pensée (du corps) d’Annie Le Brun prenait (la) forme des images, prenait forme à travers ces images montées, remontées et démontées : nuées orageuses et pluies diluviennes.

La parole d’Annie Le Brun, tantôt proférée (par elle-même) ou rapportée (par Michel Fau), y brille d’une lumière noire, aiguë, acérée, sur le vide d’un grand ciel pur, transparent ou nuageux, nous invitant toujours à partir et à nous changer avec lui. Le seul espoir tenace, auquel il faut tenir, restant l’Amour, toujours en révolutions, à réinventer, se jouant du vide et l’emplissant, ... le vide l'engloutissant aussi parfois.

En effet, il y est question de toutes ces choses que l'on ne voit pas ou qu'on ne veut plus voir et qui sont pourtant là. Allant ce faisant à rebours de toutes les images fabriquées qui nous entourent et que l'on nous impose continuellement. Retrouver l'essence (l'essentiel) des choses pour ainsi dire, ce monde renvoyant toujours à un ailleurs, à autre chose que ce que l'on en fait (habituellement) ... ou ce que l'on en a fait. Redécouvrir le monde en quelque sorte avec un œil neuf, non apprêté. Les images n'illustrent pas à proprement parler le propos d'Annie Le Brun, mais l'accompagnent (dans ses détours et sa fuite... toujours en avant), le soutiennent pour ainsi dire, ouvrant ainsi un nouveau champ d'infinis, une nouvelle façon, plus "juste", de voir le monde. C'est très beau et très "réussi" (si tant est que l'on puisse parler de "réussite" dans ce sens-là). Ces images ouvrent de nouveau sur quelque chose qui est là, sous nos yeux, s’immisçant dans notre tête, notre être, mais qui demeure insaisissable et fuyant. Tout est là, en nous et autour. Il suffit d’y regarder de plus près et de se laisser aller ... à imaginer.

Alors je n’ai pu m’empêcher de repenser à ces vers éminemment neufs et « d’actualité » de Rimbaud, à propos de ce film :

"Ta mémoire et tes sens ne seront que la nourriture de ton impulsion créatrice. Quant au monde, quand tu sortiras, que sera-t-il devenu ?

 En tout cas, rien des apparences actuelles."

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